L’Algérie consomme chaque année pour 25 milliards m3 de gaz pour la production de l’électricité dont l’approvisionnement est assuré par Sonatrach pour un prix insignifiant par rapport à celui pratiqué sur le marché international de gaz, soit 0,28 dollar Mbtu, d’après les données dévoilées par Rachid Hachichi, PDG du groupe Sonatrach.
Par Abdellah B.
Un facteur qui joue un rôle aussi important sur le prix de l’électricité adopté par Sonelgaz sur le marché local. Le prix révélé par le PDG de Sonatrach reste le plus faible en comparaison avec ceux sur le marché international qui avoisine 12 dollars Mbtu. En effet, les 25 milliards m3 de gaz livré par Sonatrach à Sonelgaz pour la production d’électricité sont cédés à près de 250 millions dollars, alors que si Sonatrach le plaçait sur le marché international, ce volume lui rapporterait pour 10 milliards de dollars avec les prix actuels. En fait, d’après les données du premier responsable de Sonatrach, le prix d’un million de BTU de gaz est cédé sur le marché local à 0,28 dollar, contre 11,4 dollars pour une production de 35,4 MWh d’électricité selon la norme internationale.
Sur ce sujet, le PDG du groupe Sonatrach, qui affirme que la priorité de l’industrie des hydrocarbures est la satisfaction de la demande locale, appelle les Algériens à la rationalisation de la consommation pour une réduction de l’ordre de 15% de la consommation du gaz dans la production de l’électricité, soit un milliard de dollars à gagner par l’entreprise en une année. «Certes, l’approvisionnement du marché local est une priorité, mais les citoyens ne devront pas abuser de la consommation pour préserver cette richesse, permettant à Sonatrach d’améliorer son profit», explique Hachichi. Une manière de permettre à Sonatrach de porter à la hausse des exportations du gaz qui sont aujourd’hui estimées à plus de 53 milliards m3.
En effet, au moment où plusieurs pays développés ont recouru à l’adoption des plans de sobriété en matière de consommation d’électricité, l’Algérie assure un approvisionnement régulier du marché local avec des prix imbattable que ceux appliqués dans plusieurs régions dans le monde confronté à la problématique de la rareté du gaz naturel, ressource indispensable dans l’industrie de l’électricité.
Avec un taux de couverture de 99%, l’Algérie figure en première place des pays africains en matière d’accès à cette ressource d’énergie. D’une capacité de production de 26.000 MW, la compagnie publique Sonelgaz assure l’approvisionnement régulier du marché local tout en affichant des ambitions pour l’exportation de l’excédent de production sur les marchés européen et africain. Après la Tunisie et la Libye, ce sont les pays européens qui s’intéressent à l’importation de l’électricité depuis l’Algérie, à l’instar de l’Italie et de l’Espagne.
Par ailleurs, la disponibilité en grande quantité de gaz à bas prix n’est pas une excuse pour un excès de consommation. Face à l’augmentation croissante de la consommation et face au problème de la fraude et de la surconsommation, plusieurs options se présentent à la fois pour la rationalisation de la consommation et l’exportation de l’excédent de la production. Dans ce sens, le groupe public Sonelgaz a procédé depuis quelques années à l’adoption d’une tarification en fonction de la consommation. De ce fait, plus la consommation est élevée, plus le prix du kWh augmente.