Par Brahim Aziez
Une publication de la direction générale du trésor français qui a repris, le mois dernier, un document du FMI sur l’économie de l’Algérie, révèle que l’enquête OFAS (Outward Foreign Afiliate Statistics) effectuée sur la décennie 2011-2021, à travers l’implantation à l’étranger des groupes européens dans le pays, fait état d’une forte présence de filiales d’entreprises françaises durant cette décennie. Il est vrai qu’avec la détérioration des relations avec les uns (France et Espagne), le renforcement des liens avec les autres (Italie), les données ont bien évolué ces 3 dernières années. Mais un coup d’œil sur les résultats de cette enquête peut renseigner sur bien des données.
Celle-ci (enquête de l’OFAS) révèle qu’en l’Algérie, la France occupe la 1re place avec la présence de 201 filiales, suivie de l’Italie (30 filiales) et l’Espagne (25 filiales). L’Allemagne et le Portugal suivent avec 15 filiales chacun.
Il apparaît ainsi que la présence française en Algérie s’est accrue de 30% en 10 ans passant de 156 à 201 filiales, tandis que la présence italienne s’est effondrée de 69% durant la même période, dont 32 filiales en moins entre 2020 et 2021, pour se situer aujourd’hui à 30 filiales seulement. A contrario, l’Espagne a vu le nombre de ses filiales doubler passant de 11 à 25 filiales entre 2011 et 2021, alors que pour l’Allemagne et le Portugal il serait plutôt question de stabilité avec une très légère baisse pour le premier (de 17 à 15 filiales) et une très légère augmentation pour le second (de 12 à 15 filiales).
De façon concomitante, la France occupe aussi la première place en terme d’effectifs avec 23.657 emplois créés (en baisse de 10% sur la période), suivie de l’Italie avec 12.401 emplois (-3%), l’Allemagne avec 2181 emplois (en baisse de 27%) et l’Espagne avec 2106 emplois (en hausse de 25%).
Un chiffre d’affaires de 5,8 milliards €, en baisse de 25%
Sur le rendement des filiales européennes durant la période 2011-2021, la tendance est apparue à la baisse (-25%) avec 5,8 milliards d’euros, un résultat enregistré à partir de 2014, année qui a vu le ralentissement de la croissance, la réduction des importations et l’achèvement des grands projets, sans oublier la pandémie de Covid-19.
La France reste toujours la première, en termes de chiffre d’affaires réalisé en Algérie, avec 2,4 milliards d’euros, un chiffre qui était de 4,3 milliards d’euros en 2011 (-45%). Elle est suivie de l’Italie dont les entreprises implantées en Algérie avaient réalisé un CA de 1,7 milliard d’euros, en baisse de 38% sur la décennie. A l’inverse, les filiales espagnoles ont vu leur chiffre d’affaires bondir de 245 millions d’euros, à 1,1 milliard d’euros (+341%), à l’instar des filiales allemandes (+13%), alors que les filiales suédoises se stabilisaient à 120 millions d’euros.
B.A.
