Par Brahim Aziez
La multiplication des catastrophes naturelles à travers le monde et dans la région, qu’il s’agisse d’intempéries, de sécheresses ou de feux de forêt ne sont pas sans répercussion sur le pays et le quotidien des Algériens. Du coup, gouvernement, collectivités locales, mais aussi citoyens doivent adopter de nouveaux comportements préventifs pour faire face aux perturbations qui peuvent survenir et que les spécialistes annoncent plus nombreux et plus intenses. C’est dans cet esprit que le Conseil du gouvernement présidé, hier, par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, a examiné deux projets de décrets exécutifs relatifs à l’élaboration des plans spécifiques de gestion des décombres, résidus et autres déchets engendrés par les catastrophes. Dans cette la loi n°24-04 du 26 février 2024 (parue sur le «JO» 16 du 6 mars 2024), l’article 83 souligne qu’après chaque catastrophe, il est établi un plan spécifique dédié à la gestion des décombres, résidus et autres déchets engendrés par les catastrophes, et dont les modalités d’application devaient être précisées par voie réglementaire.
Lors de ce Conseil du gouvernement, il a aussi été question de la mise en place du comité intersectoriel chargé de l’évaluation des dégâts occasionnés par les catastrophes. Des points qui entrent dans le cadre de la poursuite de la promulgation des textes d’application de la loi n°24-04 du 26 février 2024, portant les règles de prévention, d’intervention et de réduction des risques de catastrophes, dans le cadre du développement durable. Et les risques de catastrophes naturelles sont nombreux. L’article 3 de cette loi évoques les risques sismiques, géologiques, d’inondations, climatiques extrêmes, d’incendies de forêt, industriels et énergétiques, spatiaux, radiologiques et nucléaires, affectant la santé humaine, animale et végétale, de pollution atmosphérique, marine et hydrique, des regroupements humains importants, de désertification, de sécheresse, d’érosion du littoral et d’élévation du niveau de la mer, cybernétiques, acridiens, biotechnologiques. Aussi, l’article 4 rappelle que «la prévention, l’intervention, la réduction des risques de catastrophes et le renforcement de la capacité à la résilience, sont une priorité nationale». Et qu’«à ce titre, l’Etat assure le financement nécessaire de toutes les opérations y afférentes».
Au vu de toutes les menaces naturelles, l’Etat ne peut pas tout faire tout seul. Des actions proactives sont nécessaires au niveau des communes et des wilayas, et l’implication de la société civile ne pourra qu’augmenter l’efficacité des mesures préventives pour faire face aux catastrophes naturelles, ou tout au moins réduire de leur impact.
Prévenir les catastrophes avant leur survenue pour en réduire l’impact
De même, l’Etat algérien, qui a de tout temps pris en charge le dédommagement des personnes affectées par les diverses catastrophes naturelles qui ont frappé le pays, à l’image des séismes, inondations, incendies de forêt ou autres intempéries, a mis en place des mesures à même d’anticiper sur les occupations des sols ou constructions qui pourraient être réalisées dans des zones à risques.
«L’Etat peut accorder des aides financières ou en nature aux victimes des catastrophes, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur». C’est du moins ce qu’annonce l’article 84, laissant toutefois entendre que les citoyens se doivent de prendre, à leur niveau, des précautions, outre les mesures préventives, comme assurer leurs domiciles, leurs entreprises, leurs récoltes ou autres instruments leur servant d’outil de travail. Cela été maintes fois rappelé lors de certaines catastrophes, comme les incendies touchant les récoltes ou les demeures, ou les intempéries.
D’ailleurs, le gouvernement a également examiné hier un projet de décret exécutif fixant l’organisation de la campagne de lutte contre les feux de forêt, qui vient en application des dispositions de la loi n°23-21 du 23 décembre 2023, relative aux forêts et aux richesses forestières, et visant l’amélioration de l’efficacité des dispositifs de prévention et de lutte contre les feux de forêt.