Prise en charge du cancer. Saïhi : «On doit revoir notre stratégie»

0
134
Prise en charge du cancer. Saïhi : «On doit revoir notre stratégie»

PAR ASSIA T.

Faut-il revoir la vision stratégique portant sur la prise en charge du cancer ? C’est ce que  pense effectivement le ministre de la santé Abdelhak Saihi. « Nous sommes dans l’obligation de revoir la vision stratégique portant sur la prise en charge de la maladie du cancer », a pointé le ministre lors d’un colloque. Selon lui, ce changement s’impose « en fonction de l’augmentation » de plusieurs indicateurs. Il s’agit non seulement « du nombre de cas de cancer mais aussi de l’espérance de vie du nombre de la population ».

Des centres de traitement l’intérieur des hôpitaux

Pour ce faire, le ministre plaide pour « la création des centres de traitement de cancer à l’intérieur des hôpitaux ». « C’est une priorité », a-t-il laissé entendre. Le président de la fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche s’est
montré favorable à cette idée.

« C’est une bonne chose. Ça permettra de diminuer la pression », a commenté Pr Mustapha Khiati dans une déclaration à l’Algérie Aujourd’hui. D’après lui, le CPMC en est un exemple. « Il faut vraiment voir le nombre de malades qui s’y rendent », a dit Pr Khiati. Ces derniers peinent donc à avoir le médicament prescrit. « Il faut aussi voir la souffrance de ces personnes atteintes de cette pathologie. Ils sont parfois tenus d’y rester toute la journée pour avoir le médicament », a-t-il encore fait remarquer. C’est pour cette raison
que le président de la Forem trouve qu’il est « impératif que les principaux hôpitaux puissent disposer d’un service d’oncologie ». Le programme de la lutte contre le cancer, a enchaîné Pr Khiati, « prévoit l’existence de 27 centres, communément appelés CAC (centres anticancer) ».

« En termes de réception, certains ont connu des retards. D’autres rencontrent quant à eux des retards en matière d’équipements. Ce qui fait qu’ils ne sont pas tous fonctionnels », a souligné notre interlocuteur.

Le constat de Pr Khiati

De ce fait, « seuls certains le sont », d’après Pr Khiati. En l’occurrence, il cite les centres d’Ouargla et Tlemcen. « Les principales villes sont, en effet, dotées de centres similaires avec des équipements qui permettent la prise en charge des malades, sur les deux plans
oncologique et celui lié à la radiothérapie », a-t-il indiqué.

« Il devrait au total y avoir une dizaine de centres opérationnels », a-t-il suggéré, en ajoutant que le nombre de cas de cancer « est devenu très important ». Selon les données du registre national des cancers relevant de l’institut national de la santé publique (INSP) avancées en 2022, l’Algérie enregistre annuellement près de 50.000 nouveaux cas de cancer tous types confondus.

Parmi les types de cancers les plus répandus dans la société, le registre national avait alors cité le cancer colorectal, du poumon, de la prostate, de la vessie et de l’appareil digestif chez les hommes. Ensuite, le cancer du sein, le cancer colorectal, de la glande thyroïde et
du col de l’utérus chez les femmes.

Le cancer du tube digestif reste généralement prédominant au niveau national chez les deux sexes.

A. T.