Par Zine Haddadi
L’entreprise espagnole Duro Felguera cherche des solutions d’urgence pour se sortir de la suspension de cotisation décidée contre elle par la Commission du marché des valeurs mobilières CNMV suite à l’arbitrage initié par Sonelgaz.
Ainsi, Duro Felguera veut tenter un coup de poker pour envoyer un message rassurant à l’autorité de régulation de la Bourse espagnole, la CNMV, rapporte le média espagnol The Objective.
Le 10 novembre, Sonlegaz a soumis l’arbitrage à la Chambre de commerce et d’industrie d’Algérie (CACI) demandant la levée de la suspension du contrat, la reprise des travaux de la centrale électrique de Djelfa et une indemnisation de 349,2 millions d’euros et 8956 millions de dinars algériens (64,1 millions d’euros supplémentaires).
Duro Felguera devrait se lancer dans une opération comptable pour que la CNMV lève la suspension décidée contre elle lundi dernier, selon la même source.
L’opération envisagée par Duro Felguera consiste à effectuer une réserve d’argent pour des dépenses futures qu’elle pourrait avoir principalement pour des litiges. Dans le cas de Djelfa, tout dépend de la réponse de Duro Felguera et du solde des réclamations des Algériens. Compte tenu de la complexité de ce calcul, il est probable que la CNMV acceptera des provisions provisoires jusqu’à l’achèvement des études définitives.
Des sources du marché citées par «The Objective» estiment que si Duro Felguera arrive à gérer correctement cet arbitrage, elle pourrait convaincre la CNMV de lever la suspension en Bourse et recouvrer une partie de la confiance perdue des investisseurs. Cependant, le calcul de cette note comptable est complexe, puisque tout doit être avalisé par l’auditeur d’entreprise et un conseiller juridique externe qui devrait faire l’évaluation nécessaire.
Au vu de cette situation, la bonne solution pour Duro Felguera serait de provisionner uniquement le montant des garanties pour le projet de la centrale électrique de Djelfa, qui est proche de 60 millions d’euros, et ainsi éviter des problèmes à l’avenir.
Ce que cherche Duro Felguera
En tant que provisions, l’impact sur la caisse de la compagnie serait nul, donc il n’aggraverait pas les problèmes patrimoniaux de la compagnie, bien qu’il signifierait reconnaître des pertes importantes dans les résultats qui seront présentés en 2024. Un cours pour lequel ils ont déjà enregistré un déséquilibre de 26 millions au premier semestre de l’année.
En interne, Eduardo Espinosa, représentant du groupe mexicain Prodi (propriétaire depuis février, avec Mota-Engil Mexique, de 54,66% de la société), a tenu un discours rassurant dans une réunion en visio-conférence avec les employés de Duro Felguera, préoccupés par la suspension décidée par l’autorité de régulation boursière CNMV, selon «El Periodico de España».
Le dirigeant mexicain a demandé de «faire confiance» aux actionnaires affirmant que les propriétaires majoritaires continuent et continueront à travailler pour l’avenir du groupe, ajoute la même source.
Duro Felguera, qui a tenté en juin dernier de négocier avec Sonelgaz concernant le projet de la centrale électrique de Djelfa, évoque actuellement que la rupture du contrat de son côté est conforme à la loi.
Néanmoins, avec la sanction tombée en Bourse, Duro Felguera tente une énième tentative pour sauver sa place en Bourse et faire lever la suspension décidée par la CNMV. Prise entre les réclamations de Sonelgaz et par les pressions de l’autorité de régulation boursière, l’entreprise qui n’a pas respecté ses engagements contractuels dans le projet de la centrale électrique de Djelfa veut gagner du temps pour essayer de trouver une sortie de la situation compliquée dans laquelle elle se trouve.