Les performances de la plus grande entreprise d’Afrique, le géant pétro-gazier algérien, Sonatrach, ont été énumérées aujourd’hui par le PDG du Groupe publique, Toufik Hakkar, lors d’une conférence de presse organisée à Alger à l’issue de la présentation du bilan de Sonatrach de l’année 2021 et les cinq premiers mois de 2022.
Lors de ce rendez-vous médiatique, M.Hakkar a abordé un sujet d’une actualité brulante à savoir l’augmentation des prix du gaz algérien exporté vers l’Europe. A ce titre, le premier responsable de l’entreprise confirme les négociations en cours et annonce des accords avec des partenaires dans les prochains jours. « La révision des prix du gaz exporté par l’Algérie se fait avec l’ensemble de ses partenaires au vu de l’augmentation des prix mondiaux du gaz », a-t-il précisé. Outre l’accord récemment acté avec le Groupe italien ENI, « d’autres accords sont en cours de négociation avec deux partenaires, d’autant que lors du dernier trimestre, les prix du gaz ont augmenté sur le marché Spot », a expliqué le PDG de Sonatrach. Il a tenu à souligner que «la révision des prix se fait avec l’ensemble des partenaires de Sonatrach sans tenir compte de la nature du partenaire. Les négociations sont très avancées ».
Découverte
Par ailleurs, M. Hakkar a également évoqué les récentes découverte de gaz au niveau de Hassi R’mel (Laghouat), affirmant que les premières productions issues de ces découvertes débuteront dès le mois de septembre prochain grâce aux installations existantes, avec un volume prévu de plus de 10 millions m3/jour.
Toujours concernant la commercialisation du gaz algérien vers l’international, le premier responsable du Groupe national d’hydrocarbures a souligné l’intérêt de nouveaux partenaires pour l’acquisition du gaz algérien. Il a notamment cité des demandes émanant de pays d’Europe de l’Est, des demandes qui « sont à l’étude actuellement » au niveau de Sonatrach.
Interrogé sur la possible réorientation du gaz algérien vers d’autres pays par des partenaires de l’Algérie, M. Hakkar a affirmé « qu’aucun cas de revente par des partenaires de Sonatrach du gaz algérien n’a été enregistré à l’heure actuelle ». « Il y a des textes dans nos contrats de fourniture de gaz qui exigent l’accord préalable de Sonatrach avant la possible revente du gaz à d’autres clients. Si ces textes ne sont pas respectés, il existe des procédures prévues », a-t-il avertit.
Investissements
Sur le volet investissement, la compagnie nationale des hydrocarbures a consenti en 2021 un montant de 4,4 milliards de dollars dans le segment exploration-production. Le locuteur a rappelé, dans le même ordre, que le montant total des investissements de Sonatrach en 2021 s’est élevé à 5,1 milliards de dollars. « Les réalisations en matière d’investissements en Algérie durant l’année 2021 ont atteint au total 5,1 milliards de dollars équivalent, dont 62% en dinars. 87% du total des investissements, soit 4,4 milliards de dollars équivalent ont été consentis dans le segment Exploration Production », est-il détaillé dans le bilan présenté.
Production en hausse
Les agrégats chiffrés de 2021 comportent aussi la production primaire d’hydrocarbures qui a atteint 185,2 millions tonnes équivalents pétrole (TEP), en hausse de 5% par rapport à 2020, constituée de 67% de gaz naturel, de 23% de pétrole brut, 5% de condensat et 5% de GPL. La production des raffineries en produits pétroliers s’est élevée, quant à elle, à 28 millions tonnes, en hausse de 1% par rapport à 2020, selon le document.
S’agissant des volumes des ventes d’hydrocarbures (englobant les exportations + le marché national), elles se sont élevées à 159,4 millions (TEP), en hausse de 14% par rapport à 2020.
Le volume des exportations des hydrocarbures s’était établi à 95 millions (TEP), en hausse de 18% par rapport aux réalisations de 2020, tandis que les ventes sur le marché national ont atteint 64,3 millions TEP, en hausse de 9% par rapport à 2020.
Chute des importations des produits pétroliers
Pour leur part, les importations des produits pétroliers ont atteint 255.000 tonnes, en chute de 70% par rapport à 2020, a fait savoir le bilan de Sonatrach, expliquant cette baisse conséquente par « la satisfaction de la totalité des besoins du marché national en carburants par la production locale ».
Quant au prix moyen réalisé à l’exportation de pétrole brut, il s’était élevé à 72,3 dollars/baril durant 2021, en croissance de 73% en comparaissant à l’exercice 2020.
Ceci a permis à Sonatrach de réaliser en 2021 un chiffre d’affaires à l’exportation de 35,4 milliards de dollars, contre 20,2 milliards de dollars en 2020, en hausse de 75%.
Fiscalité pétrolière
Le bilan du groupe fait ressortir un montant de 2601 milliards DA versé aux impôts en 2021, enregistrant une augmentation de l’ordre de 40% par rapport à l’an 2020.
L’exercice 2021 a vu, en outre, la signature du 1er contrat d’exploration et production d’hydrocarbures sous l’égide de la loi 19-13, sur le périmètre Berkine Sud avec le partenaire italien ENI. Sonatrach a aussi signé des contrats de réalisation des projets de développement de la production de polypropylène dans la ville de Ceyhan en Turquie avec la société RONESANS, le développement du champs Tinhert – Alrar – Full Development (Lot réseau de collecte), la réhabilitation des canalisations (OB1, OH1, OD1, GZ2) et le remplacement de la station départ SP1 HEH de l’oléoduc OK1.
Parmi les autres réalisations évoquées dans le même bilan figurent aussi l’installation du comité d’éthique d’entreprise, la signature de la nouvelle politique générale HSE (hygiène, sécurité et environnement), la signature de la Déclaration générale de la politique du contenu local et de l’intégration nationale et l’uniformisation des grades d’essences et fabrication d’un seul grade sans plomb à partir du 1er juillet 2021.
L’année 2021 avait été couronnée, par ailleurs, par la réalisation de treize (13) nouvelles découvertes d’hydrocarbures en effort propre, est-il rappelé dans le bilan de Sonatrach.