Le marché pétrolier enregistre un rebond par rapport aux derniers jours en gagnant plus de 4 dollars sur le baril durant la journée d’hier pour atteindre les 88 dollars, mais il peine à retrouver les mêmes niveaux enregistrés durant les trois derniers mois. En effet, d’après la banque américaine d’investissement Goldman Sachs, il y a peu de chance pour que les prix du pétrole remontent rapidement sur le marché international durant les prochains mois.
La banque américaine a revu à la baisse ses prévisions en tablant sur un prix moyen du baril de 100 dollars, soit en baisse de 25 dollars par rapport à sa précédente prévision haussière de 125 dollars le baril. «Il faudrait un atterrissage brutal de l’économie pour justifier une baisse soutenue des prix», a déclaré Goldman Sachs.
Au fait, la chute des prix de l’or noir sur le marché international durant ces dernières semaines pourrait s’expliquer d’une part par le risque de la récession économique qui plane sur le marché mondial, comme l’indiquent les dernières prévisions de la Banque mondiale sur la croissance économique qui est en baisse constante, mais aussi par l’abondance de l’offre sur la demande qui s’est rétrécie en raison des travaux de maintenance des raffineries durant cette période de chaque année.
L’autre facteur déterminant des prix du pétrole est celui de l’explosion de la production de pétrole de schiste aux États-Unis, après le retour de l’activité, et qui pèse toujours sur les cours. Les inquiétudes économiques et politiques qui se sont accrues ces dernières semaines avec un net assombrissement des perspectives de croissance économique mondiale poussent aussi les prix à la baisse.
«Toute réduction significative de la production des pays de l’Opep+ déclencherait un rebond des prix»
Par ailleurs, dans l’objectif de maintenir les cours des hydrocarbures à leur niveau actuel, l’Opep+ avait décidé une révision à la baisse de sa production de l’ordre de 100.000 barils/jours. Face à l’incertitude concernant un éventuel rebond des prix, le cartel se réunira le 3 octobre prochain pour décider une nouvelle réduction de la production, d’après les observateurs du marché.
Il s’agit, selon eux, de la seule et unique manière de stopper cette chute des prix sous la barre des 100 dollars. Dans ce sillage, la Russie, qui est l’un des importants acteurs au sein de l’organisation des pétroliers, propose une mesure spécifique qui permettra aux prix de remonter, en procédant à une réduction de la production de l’OPEP+ de l’ordre de 1,2 million barils par jour à partir du mois de janvier prochain, une manière à la fois de soutenir les prix et résorber l’excédent d’or noir sur le marché.
Cette annonce a un effet important sur le marché pétrolier dont les prix ont pu enregistrer un rebond, même s’il n’est pas important, mais semble efficace pour maintenir la barre encore plus haut. Sur ce point, la banque américaine d’investissement estime que «l’Opep+ va maintenir la production près des niveaux actuels pour le reste de l’année, bien que toute réduction significative de la production lors de la prochaine réunion du 5 octobre déclencherait un rebond des prix». De ce fait, Goldman Sachs recommande «aux clients d’acheter des contrats à terme sur le Brent qui expirent en décembre 2024» tout en restant vigilants sur l’évolution des fondamentaux du marché pétrolier dans les prochains mois.