Producteurs nationaux : La protection de l’Etat porte ses fruits

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Producteurs nationaux : La protection de l’Etat porte ses fruits

Par Brahim Aziez

L’arrêt des importations tous azimuts, depuis un peu plus de 2 ans, aura permis de développer la production locale dans divers domaines, de voir l’éclosion de nouveaux intervenants dans des secteurs nouveaux, mais surtout de protéger les producteurs nationaux.

Il est vrai que cette mesure visait à réduire la facture des importations et préserver les réserves de change qui ont été éprouvées par les crises sanitaire et énergétique de 2019, mais la relance de l’économie nationale reste l’objectif crucial pour atteindre la sécurité alimentaire, sanitaire et énergétique.

Les résultats sont visibles aujourd’hui sur le marché intérieur où les produits alimentaires, agroalimentaires, électroniques, électroménagers, pharmaceutiques, sanitaires et autres sont disponibles malgré les crises successives qui ont frappé la planète ces trois dernières années.

Ces résultats sont d’autant plus papables lorsqu’on voit les répercussions de ces crises sur les pays de la région, maghrébins surtout, avec la flambée effrénée de certains produits et la disparition des étals d’autres produits.

L’autosuffisance commence déjà à se concrétiser sur le terrain avec une réduction drastique des importations, et une embellie très remarquable des exportations hors hydrocarbures.

Sur le plan sanitaire d’abord, où la production nationale de médicaments répond à 70-75% des besoins nationaux, un taux appelé à atteindre 80% l’an prochain, alors qu’en matière de production agricole le taux de couverture atteint 75%, avec une couverture complète en matière de fruits, légumes et autres cultures maraîchères.

Autosuffisance et exportations en continuelle hausse

Mieux encore, les produits algériens s’exportent de plus en plus depuis, et l’exemple le plus illustratif est celui des produits électroniques et électroménagers, des médicaments, mais aussi des fruits.

Et à ce propos, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations a relevé récemment que l’exportation des fruits algériens se fait par mer, par terre et par route dans différents pays de la région, du continent et même au-delà. Kamel Rezig a même évoqué des discussions avec son homologue des Transports pour encourager davantage les transports de marchandises par avion, au vu de leur exposition à la péremption lors de leur acheminement par voie maritime.

Certes, la qualité n’est pas toujours au rendez-vous, quand bien même le produit algérien s’exporterait bien, de plus en plus et dans divers secteurs.

Des encouragements sont régulièrement prodigués à l’endroit des producteurs algériens pour l’amélioration de la qualité de leurs produits, et même à la certification de ce qui est destiné à l’exportation, en raison des exigences internationales.

D’ailleurs, des facilitations sont annoncées en direction des organismes internationaux de certification pour leur installation en Algérie, de manière à rendre le produit algérien plus facilement exportable.

Après les dattes, d’autres fruits locaux commencent, selon Kamel Rezig, à prendre le chemin des pays africains et du Golfe, au même titre que les téléviseurs, machines à laver et autres électroménagers qui font la renommée de l’Algérie chez les voisins et certains pays du bassin méditerranéen, nonobstant l’exportation des médicaments qui commence à s’élargir à travers les pays du continent.

La protection des producteurs nationaux comme impératif

Cela dit, quelques difficultés persistent chez les opérateurs nationaux, dont la peine à acquérir les matières premières, en perpétuelle inflation et la concurrence déloyale des «trabendistes» qui sévit encore.

A ce propos, lors de sa visite le 30 janvier dernier au salon tenu à la Safex en marge du colloque africain sur le transport et le commerce de fret, Kamel Rezig qui a sillonné les stands de l’exposition avait été interpellée par la responsable d’une start-up algérienne spécialisée dans les produits de cosmétique sur la concurrence déloyale des «particuliers» qui introduisent divers produits étrangers par «cabas».

Sa réponse a été qu’un pas important a été réalisé avec l’arrêt des importations en masse par voie de conteneurs, et que la prochaine phase sera la lutte contre le «cabas», relevant au passage que cela ne représente pas le même niveau de menace.

Mais ce que le ministre du Commerce a assuré à l’industrielle algérienne, c’est que la protection de la production nationale et, par ricochet, de l’économie nationale étaient des impératifs incontournables.

Une protection qui se traduit aussi par la surtaxation des produits importés, surtout dans le domaine de l’électronique et l’électroménager, et carrément l’interdiction d’importer ce qui est produit localement dans de nombreux domaines.