Le nouveau ministre de l’industrie pharmaceutique, Ali Aoun, multiplie les déclarations sur les défaillances de l’entreprise publique Saidal liées à une gestion catastrophique de l’ancien régime.
En visite de travail à Constantine ce lundi, notamment dans les unités de production du groupe public, M. Ali Aoun a d’emblée exprimé son émotion de se retrouver dans cet enceinte de production national qu’il n’a pas visité depuis 2006, selon ses dire. Accusant l’ancien régime de l’avoir écarté de la direction de Saidal, M. Aoun n’a pas manqué de souligner les performances de cette unité de production pharmaceutique avant l’arrêt de la production en 2012. « Alors qu’on avait une usine qui était la fierté de l’Algérie, elle a été arrêtée en 2012. Jusqu’à aujourd’hui la question reste posée. Je suis déterminé à relancer la production dans cette usine et faire l’extension pour les stylos injectables », a-t-il tonné.
Il a donné un délai de quatre mois, soit avant la fin de l’année, pour la direction de Saidal afin de relancer la production des stylos injectables de l’insuline.
Un laboratoire mis en cause
« Il faut revoir ce qui a été cannibalisé par le laboratoire que vous connaissez et reprendre la production de l’insuline dans les meilleurs délais », a-t-il déclaré sans citer le nom du laboratoire mis en cause. Il s’agit fort probablement du laboratoire Novo Nordisk, accusé déjà par son prédécesseur à la tête du même ministère, Abderrahmane Djamel Lofti Benbahmed, de s’adonner à un jeu trouble concernant l’approvisionnement du marché algérien en insuline mais aussi par rapport à la mise en place de son usine de production.
S’adressant aux cadres de Saïdal, le ministre a insisté sur le redémarrage de la production de cette unité en affirmant que son « avenir n’est pas condamné, il s’agit rapidement de faire un audit pour voir les insuffisances et le ministère est là pour vous aider », non sans responsabiliser le personnel du fleuron de l’industrie pharmaceutique algérienne. « Il faut faire vite, ça ne dépend que de vous », a-t-il appuyé.
Le premier responsable de ce secteur de production vital pour la santé des algériens mais aussi pour l’économie nationale, n’a pas caché sa colère par rapport à la dégradation de cette unité qui a déjà produit de l’insuline en 2006. « Pour l’insuline, aujourd’hui tout est importé. C’est inacceptable », s’est-t-il indigné. « C’est à votre portée et vous allez permettre à l’Algérie de sortir des griffes de ces laboratoires qui nous font traîner depuis 1994 », a ajouté Ali Aoun motivant les cadres de Saidal à aller de l’avant.
Pour rappel, le ministre de la production pharmaceutique sortant, Lotfi Benbahmed a accusé le laboratoire Novo Nordisk de « chantage » et de « créer un climat malsain » sur le marché de l’insuline en Algérie. Il a clairement reproché à cette multinationale de s’être engagée à produire de l’insuline en Algérie sans jamais le faire.