Production et disponibilité des médicaments dans les hôpitaux : Saïhi pose les bases d’un partenariat sectoriel

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PAR M. MANSOUR

Le ministère de la santé maintient son attention focalisée sur l’approvisionnement en médicaments dans les établissements hospitaliers publics. Lors d’une visite sur le terrain menée hier, le ministre du secteur, Abdelhak Saihi, en a fait mention, affirmant que l’État a mobilisé toutes les ressources nécessaires pour garantir cette disponibilité, assurant par-là même qu’il n’y a actuellement pas de pénurie. Il a également annoncé le lancement d’une étude visant à diriger l’effort de production en fonction des maladies prévalentes.

Animant un point de presse en marge de sa visite de travail à la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) hier, le ministre de la santé a soutenu que l’Etat a engagé toutes les ressources nécessaires pour assurer la disponibilité des médicaments, tout en soulignant qu’aucune pénurie n’est constatée à l’heure actuelle. « Nous n’accepterons pas qu’il y ait une pénurie de médicaments dans notre pays, d’autant plus que le conseil du renouveau économique algérien a manifesté sa volonté de lever tous les obstacles entravant les distributeurs », a-t-il affirmé, insistant sur l’urgence de mettre en place une communication quotidienne entre les acteurs de l’industrie pharmaceutique et le groupe Saidal, particulièrement en cas de pénurie ou de signalement de risque de pénurie.

Modernisation de la PCH

La requête de M. Saihi s’inscrit en parfaite adéquation avec les instructions du président de la République qui, lors du conseil des ministres du 10 mars, a souligné l’impératif « d’élaborer un plan d’information et de communication proactif afin d’anticiper toute perturbation éventuelle et de prendre les mesures préventives nécessaires ». Dans le même contexte, le ministre a abordé la question de la modernisation de la pharmacie centrale des hôpitaux. Un dossier qui est également en lien avec les directives du chef de l’Etat, énoncées lors du dernier conseil des ministres, visant à « actualiser et moderniser le système de gestion des pharmacies centrales en mettant en place un système de veille ». Dans cette optique, le ministre de la santé a expliqué que la PCH a basculé vers le système du bon de commande électronique afin d’assurer une meilleure gestion des stocks. « Cette modernisation, qui implique de manière indissociable la modernisation de la PCH et de sa méthode de gestion, a en réalité commencé au mois de novembre dernier, lorsque nous avons demandé à la pharmacie centrale de basculer vers le système de bons de commande électroniques.

L’initiative s’est soldée par l’enregistrement d’un nombre significatif de commandes (…) ce qui a permis d’établir un contrôle plus efficace sur les stocks », a-t-il précisé.

Priorité aux producteurs locaux

S’agissant de la production nationale de médicaments, M. Saihi a affirmé que le secteur a connu un développement notable depuis 2019, ce qui, à son sens, représente un progrès significatif pour l’économie du pays. A cet égard, il a exprimé le souhait de voir les 1053 médicaments répertoriés dans la nomenclature nationale, être fabriqués en Algérie, tout en mettant en avant le fait que le groupe public Saidal a réussi à produire 15 médicaments anticancéreux au cours des dernières années. Sur ce point, le premier responsable du secteur de la santé s’est prononcé en faveur du renforcement de la production nationale de médicaments, en illustrant plusieurs exemples d’entreprises locales ayant réalisé des avancées dans la fabrication de produits, notamment dans les domaines de l’oncologie et des anesthésiants. A cet égard, il a souligné que les laboratoires privés produisant localement sont avant tout des citoyens algériens au service de leur pays. « Nous collaborons avec des producteurs algériens, en d’autres termes, des citoyens algériens qui, en produisant, servent les intérêts de leur pays, c’est pourquoi je privilégie l’attribution de priorité à ces acteurs », a-t-il déclaré en présence du président du conseil du renouveau économique algérien, Kamel Moula. Et d’ajouter : « Si aujourd’hui nous couvrons 70% de nos besoins en médicaments par notre propre production, je peux vous assurer que les acteurs algériens disposent de la motivation nécessaire pour relever le défi de parvenir à l’autosuffisance », a-t-il insisté, soulignant que les partenaires publics et privés collaborent étroitement pour atteindre « la sécurité sanitaire ».

Une matrice pour la production pharmaceutique Dans ce cadre, le ministre de la santé a indiqué que la commission, mise en place en coordination avec la direction générale de la prévention et la PCH, a été chargée de mener une étude sur la prévalence de l’ensemble des maladies en Algérie. Les conclusions de cette étude serviront, selon lui, de matrice pour les producteurs de médicaments.

« Depuis longtemps, nous cherchions à ce que la production nationale réponde aux exigences et aux besoins de la santé publique. C’est dans cette optique que je demande la réalisation d’une étude visant à répertorier toutes les maladies prévalant dans notre pays, et par conséquent, à produire des médicaments adaptés à ces pathologies. L’objectif principal est d’adopter une approche visant à protéger notre population et à donner la priorité aux maladies les plus répandues dans notre pays », a-t-il conclu.

M. M.