Par Abdallah B.
L’Algérie et l’Italie sont désormais très attachées au projet de l’interconnexion électrique MedLink, ce qui est reflété par les multiples rencontres entre les groupes énergétiques des deux pays. En effet, depuis le mois de juillet de l’année dernière, le projet qui datait de quelques décennies a été sorti des tiroirs suite à l’engagement des sociétés énergétiques des deux pays, Sonatrach et Sonelgaz du côté algérien, et la compagnie italienne Eni, de mener une étude de faisabilité. Un deuxième acteur italien a affiché sa volonté de s’impliquer dans le projet. Il s’agit de la société Zhero, fournisseur de solutions technologiques dans le secteur des énergies nouvelles et renouvelables, notamment dans la production et le transport. En visite hier en Algérie, la PDG de la société italienne, Alessandra Bassini, a évoqué une nouvelle fois ce dossier lors d’une réunion avec le PDG de la Sonelgaz, Mourad Adjal.
Selon le communiqué du groupe énergétique sanctionnant cette rencontre, les discussions ont porté sur les moyens à mettre en place pour l’accélération du rythme de réalisation de ce projet en s’appuyant sur l’expertise de la société Zhero dans ce domaine.
En s’exprimant sur le projet d’interconnexion électrique avec l’Italie, Zhero a exprimé sa «disposition à participer à la réalisation de ce projet» stratégique pour l’Europe, et ce, en raison de «l’importance de l’Algérie comme fournisseur fiable et important». Outre le projet MedLink, la société italienne s’intéresse également aux différents projets stratégiques que mène actuellement le groupe public, que ce soit dans la production de 15 GW d’énergie solaire ou dans l’extension de son réseau d’électricité sur les plan local et international.
Par ailleurs, si le projet d’interconnexion électrique est une urgence capitale pour les pays de l’Union européenne en vue de sécuriser leurs approvisionnements, pour la Sonelgaz le projet est également stratégique, car il lui permettra non seulement d’exporter son excédent d’électricité vers l’Italie, mais aussi d’élargir son portefeuille client en se connectant au réseau électrique européen.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Algérie, via la Sonelgaz et la Sonatrach, s’attache à la réalisation de ce projet d’envergure, comme l’indique le communiqué de la compagnie nationale d’électricité. «La Sonelgaz fournit des efforts pour la réalisation du projet stratégique d’interconnexion électrique entre l’Algérie et l’Italie à travers un câble sous-marin pour l’exportation de l’électricité sur le marché européen», lit-on dans le communiqué de la Sonelgaz sanctionnant cette rencontre entre MM. Adjal et Bassini.
Outre les sociétés européennes, Sonelgaz veut également bénéficier de l’expertise des sociétés japonaises pour faire avancer le projet, ce qui est ressorti de la réunion d’avant-hier entre Mourad Adjal et les représentants des groupes japonais en visite en Algérie.
Enfin, de la production au transport de l’électricité verte et traditionnelle, l’Algérie se lance dans la réalisation d’énormes chantiers qui ont pour objectif le renforcement de la position du pays sur le marché de l’électricité régionale et internationale. Outre cette interconnexion avec l’Italie, le groupe public étudie également avec la partie espagnole la possibilité de la réalisation d’un projet similaire à celui avec l’Italie et un autre projet visant à la modernisation et l’extension de son réseau sud pour l’adapter au transport de l’électricité à haute tension. Des projets qui reflètent l’engagement de la Sonelgaz dans la diversification à la fois de sa production et de son portefeuille client à l’international en matière d’exportation d’électricité verte et traditionnelle.