Projets Anade : le gouvernement serre la vis

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ANADE les contentieux hérité de l'ancien système confiés à une commission spécialisée

Par Zine Haddadi

C’est avec une approche purement économique que le gouvernement entend accompagner les jeunes porteurs de projets à travers les différents dispositifs d’aide.
C’est ce qu’a déclaré le ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Yacine El Mahdi Oualid lors de son passage à la Radio nationale.
D’emblée, le ministre mis l’accent sur l’importance des micro-entreprises et des start-up dans la nouvelle dynamique de l’économie algérienne.
Abordant l’épineuse question des dispositifs de financement des micro-entreprises et des start-up, Yacine El Mahdi Oualid a dressé un constat très négatif de l’expérience de l’Ansej en Algérie.
«Ce dispositif a clairement échoué», a-t-il souligné. C’est un diagnostic précis et lucide que le ministre a établi concernant ce mécanisme très populaire durant la décennie 2010-2020 notamment, bien qu’il existe depuis 27 ans comme il l’a d’ailleurs rappelé.
C’est pas moins de 1400 milliards DA, sans compter les bonifications et avantages fiscaux accordés aux bénéficiaires, qui ont été investis dans le cadre de l’Ansej avec les résultats que l’on connaît.
Le ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises a évoqué des défauts de l’ordre de 70% pour l’agence Ansej et de 81% pour les banques.
Allant plus loin dans sa logique, Yacine El Mahdi Oualid a carrément déploré une approche «sociale» et «politique» avec laquelle a fonctionné l’Ansej pendant plusieurs années avant son gel. «Ce dispositif a servi beaucoup plus à la distribution de la rente», a-t-il noté.
Dans le cadre de la relance du dispositif sous une nouvelle formule et une nouvelle dénomination, l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade) en l’occurrence, le gouvernement va faire preuve de plus de rigueur et c’est une approche purement économique qui dictera le fonctionnement de la nouvelle entité qui remplace l’Ansej.
«Il y a eu une restructuration profonde de l’Agence de manière à ce qu’elle ait des instruments d’évaluation objective des demandes de financement, lesquelles passent aujourd’hui par un processus extrêmement rigoureux. Il est soumis à une grille d’évaluation totalement objective qui répond aux critères quasi-bancaires d’évaluation des projets. C’est une manière pour nous et pour les banques de réduire les risques», a annoncé le ministre à ce sujet.
Pour le secteur des start-up dont il a la charge, Yacine El Mahdi Oualid a bien évidemment abordé la question du financement. A ce titre, il a mis en avant le rendement du fonds d’investissement dédié aux start-up (ASF) qui est de l’ordre de 22%, un taux qualifié d’important par le ministre.

 

Start-up et statut d’auto-entrepreneur : le satisfecit de Yacine Oualid

Néanmoins, le ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises a reconnu que du travail reste à faire pour changer les mentalités afin d’amener les investisseurs privés à injecter des fonds dans les start-up dans le cadre du crowdfunding. Bien que l’Algérie se soit dotée d’un cadre juridique pour réglementer ce genre de financement via des avantages fiscaux, le ministre a constaté que l’idée n’a pas encore fait son chemin chez les entreprises algériennes, notamment privées.
Dans le secteur public, Sonatrach a intégré les start-up dans son programme de développement via des financements des idées novatrices dans ses domaines d’activités.
«L’accompagnement des start-up permet d’avoir un retour sur l’investissement très important», a suggéré le ministre qui a insisté sur la capacité des start-up à exporter notamment dans le domaine des services.
Yacine El Mahdi Oualid est également revenu sur le franc succès rencontré par le statut d’auto-entrepreneur notamment chez les jeunes. Ce dispositif, lancé il y a tout juste quelques mois, connaît plus de 19 000 adhérents, a révélé le ministre.
Plus de 99,7% des auto-entrepreneurs inscrits sont des primo-bénéficiaires de la couverture sociale via la Casnos, a indiqué le ministre.
Ce dernier a rappelé que les procédures d’adhésion à ce mécanisme sont totalement dématérialisées. Le succès de cette opération a visiblement donné des idées au ministre puisqu’il a évoqué l’idée de faire en sorte de dématérialiser complètement la procédure de création d’activité en collaboration avec le ministre du Commerce.