Par Amar R.
Un projet de loi relatif aux assurances sociales, portant essentiellement sur la prolongation de la durée du congé de maternité, a été adopté hier lors d’une réunion du Conseil des ministres. Ce projet de loi approuvé est destiné à consolider le droit des femmes à des salaires et avantages égaux à ceux des hommes.
Intervenant, à cette occasion, le président Tebboune a salué «le haut niveau atteint par l’Algérie en matière de droits des femmes», indiquant que «ce projet étant une illustration de ce devoir national qui ne fait aucune distinction entre les Algériennes et les Algériens, conformément aux principes de la Déclaration du 1er Novembre et par égard à la participation des femmes à la guerre de Libération nationjale».
L’adoption de l’avant-projet de loi modifiant et complétant la loi n° 83-11 du 2 juillet 1983 relative aux assurances sociales, visant l’autonomisation de la femme et la promotion de ses droits, notamment l’allongement du congé de maternité, intervient en concrétisation des engagements pris par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en réponse aux préoccupations de la gent féminine.
Des femmes syndicalistes avaient soumis, en effet, cette revendication au président de la République lors d’une rencontre avec les travailleurs en mai dernier. Suite à cela, le gouvernement de Nadir Larbaoui a examiné lors de la réunion du gouvernement, qui a eu lieu le 25 décembre dernier, un avant-projet de loi sur l’assurance sociale qui vise à étendre le congé de maternité de trois mois à six mois, soit de 98 jours à 180, considérant que la durée actuelle «des 14 semaines de congé de maternité sont insuffisantes pour la guérison des mamans travailleuses», et n’est pas à même de permettre aux femmes actives l’allaitement naturel de leur enfant.
Pour les femmes algériennes, la prolongation du congé de maternité devrait permettre la préservation de la santé de la mère et de l’enfant, et notamment de favoriser l’allaitement maternel qui est la base du développement immunitaire de l’enfant, alors que la séparation mère-enfant a de graves conséquences sur son développement psychologique.
Proposition de loi
Des députés au Parlement ont également introduit une proposition d’un projet de loi sur la sécurité sociale, notamment l’article relatif à la prolongation du congé de maternité à six mois formulée au niveau de l’APN. La proposition, présentée par la députée Farida Ghamra, se fonde sur des motifs sociaux et économiques, dont le plus important est le recul notable de l’allaitement maternel. Selon les statistiques citées dans le projet de loi, seules 13% des mères algériennes poursuivent l’allaitement maternel pendant deux ans ou plus après l’accouchement, et la plupart d’entre elles sont des femmes au foyer. La députée s’appuie sur des recherches scientifiques qui confirment l’efficacité de l’allaitement maternel et que la durée optimale de l’allaitement maternel est de deux années pleines. Selon le même projet, 90% des femmes qui travaillent ont recours à un congé de maladie immédiatement après le congé de maternité, ce qui constitue une lourde charge financière pour la Caisse de sécurité sociale.
La décision de prolonger le congé de maternité présente d’autres avantages, notamment la réduction de la facture d’importation du lait infantile, dont l’Algérie importe pour 100 millions de dollars, estime-t-on.