Macron ne cherche visiblement pas l’apaisement avec l’Algérie. Après sa décision de réduire de moitié le nombre de visas accordé à notre pays, il tient des propos qui ne peuvent qu’envenimer les choses.
Ces propos, Macron les a tenus devant de jeunes binationaux descendants d’acteurs de la guerre d’Algérie et qui ont été repris par le journal Le Monde. Sur la question de la réduction des visas, il n’hésite pas à s’en prendre au «milieu dirigeant». «Il n’y aura pas d’impact sur ce qu’on évoque. On va s’attacher à ce que les étudiants et le monde économique puissent le garder. On va plutôt ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, qui avaient l’habitude de demander des visas facilement», dira-t-il.
Macron cible les dirigeants algériens
La première question qui vient à l’esprit, c’est pourquoi. Pourquoi ces attaques de la part de Macron ? Après sa décision sur les visas, beaucoup ont parlé de visées électoralistes, y voyant un glissement vers l’extrême droite du président français à quelques mois des élections présidentielles. Cette première attaque avait suscité une réaction de l’Algérie qui a convoqué l’ambassadeur français au MAE. Les relations entre les deux pays, déjà tendues, se sont envenimées un peu plus. Et visiblement, Macron ne vise pas le réchauffement. Ce jeudi, devant les 18 jeunes binationaux qu’il a reçus, il a aussi revisité l’histoire. Il évoque une «histoire officielle, totalement réécrite» qui ne s’appuie pas sur des vérités, mais sur un discours qui «repose sur une haine de la France.»
En évoquant cette histoire, Macron n’hésite pas à l’utiliser pour s’en prendre encore au pouvoir algérien en disant qu’il n’y avait pas de problème avec la société algérienne, mais avec le «système politico-militaire qui s’est construit sur cette rente mémorielle. On voit que le système algérien est fatigué, le Hirak l’a fragilisé. J’ai un bon dialogue avec le président Tebboune, mais je vois qu’il est pris dans un système qui est très dur».
Que recherche donc Macron ? On est tentés de croire qu’il pousse au pourrissement. Et la même question revient : pourquoi ? Est-ce vraiment pour rafler des voix à l’extrême droite en la concurrençant sur les questions de l’émigration ? Peut-être. Mais beaucoup estiment que la réponse est dans l’économie. Ainsi évoque-t-on tous les marchés que la France a perdus en Algérie et surtout tous ceux qu’elle n’aura pas.
S. H.