L’acquisition des actifs de Neptune par l’italien Eni consolide la position du groupe italien sur le marché énergétique algérien en tant que premier investisseur étranger dans ce
domaine. Une manière de repositionner l’Italie sur l’échiquier énergétique européen dans ce
contexte de crise et de renforcer ces chances de devenir la plaque tournante de l’énergie sur le vieux continent.
En effet, le norvégien Neptune a cédé ses actifs pour Eni contre une transaction de 4,5
milliards d’euros, ce qui permettra à l’italien d’élargir son portefeuille avec de nouveaux
actifs qui lui permettront de renforcer sa position sur le marché énergétique algérien, considéré comme l’une des plus importantes ressources d’approvisionnement de l’Europe en énergie, le gaz en particulier.
Ce que d’ailleurs a déclaré le PDG du géant énergétique italien, Claudio Descalzi, dans un communiqué rendu public après l’accord avec Neptune. « Algérie, un fournisseur de gaz clé pour les marchés européens »
Le rachat des actifs de Neptune « consolide la position d’Eni en tant que première société internationale en Algérie, un fournisseur de gaz clé pour les marchés européens, et il renforce la présence d’Eni au large de l’Indonésie.
Nous nous attendons également à ce que ces volumes de gaz supplémentaires offrent de nouvelles possibilités d’optimisation pour l’activité gazière et pétrolière d’Eni », lit-on dans le communiqué. En fait, avec l’acquisition des actifs de Neptune, le groupe italien intègre la société Touat chargée de l’exploitation du champ Touat à Adrar dans le sud du pays.
Désormais, si l’Algérie n’exerce pas son droit de préemption, l’italien détiendrait 35% des actions dans la société, contre 30% pour le Français Engie et 35% des actions de la société Touat sont détenues par Sonatrach.
Le champ de Touat à lui seul représente un lot très important dans cette transaction. Il
représente un volume de production de plus de 4 milliards m3 de gaz par an. De ce fait, Eni, qui a déjà racheté il y a quelques mois les actifs de British Petroleum dans les champs d’In Amenas et d’In Salah dans le sud du pays, en plus des plus importants contrats dans l’amont gazier et pétrolier, se hisse à la tête des plus importants investisseurs sur le marché énergétique algérien.
En d’autres termes, l’année 2024 s’annonce comme une année gazière par excellence pour l’Algérie et l’Italie, et ce, avec l’entrée en exploitation d’importants projets lancés l’année dernière dans le domaine gazier, dans le cadre de partenariat entre le géant pétrolier et gazier Sonatrach et l’italien Eni.
Total perd la bataille face au géant italien
La conclusion de cet accord entre le groupe italien Eni et le norvégien Neptune dans cette bataille européenne pour la diversification des approvisionnements du continent en gaz, suite à la réduction drastique des importations du gaz russe, permet à Eni de se positionner et renforcer les chances de l’Italie de devenir le hub énergétique de l’Europe.
Après plusieurs mois de discussions et de négociations, l’italien remporte sa bataille contre le français Total qui est entré dans la course pour les rachats des actifs dans le domaine gazier. Cette transaction est d’une importance non estimable pour l’Europe, puisque le groupe norvégien détient plusieurs portefeuilles dans plusieurs pays gaziers, à l’instar de
l’Algérie, l’Egypte, UK, Australie et l’Indonésie.
« Eni intégrera donc de nouveaux actifs qui apporteront une valeur supplémentaire, tout en se séparant d’autres actifs dans le cadre d’une rationalisation et d’une simplification de son portefeuille », explique la même source.
Abdellah B.