Rachat des actions de Naturgy par l’émirati Taqa : Une nouvelle offre publique d’achat attend l’approbation d’Alger

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Natyrgy

Par Abdellah B.

 

Le dossier de la réouverture de l’opération d’achat du plus ancien groupe gazier espagnol Naturgy par l’émirati Taqa se heurte toujours au veto d’Alger. D’après la presse espagnole, le groupe Naturgy «n’a pas fermé la porte» pour l’émission d’une nouvelle offre publique d’achat, en citant la partie émiratie comme potentiel acquéreur, mais sans l’approbation d’Alger, le projet risque de tomber à nouveau à l’eau.

 

Dans son édition d’hier, le journal EL Espagol qui cite des sources au sein de Naturgy affirme que «les actionnaires de l’entreprise espagnole attendent toujours l’approbation diplomatique des trois parties, à savoir l’Algérie, l’Espagne et les Emirats». En allant plus dans les détails, le journal espagnol explique qu’au-delà des divergences sur le prix de l’offre publique d’achat, le principal obstacle qui a fait stagner les négociations en juin 2024 a été la complexité des relations diplomatiques entre l’Espagne, les Emirats arabes unis et l’Algérie. «Si le conflit institutionnel et diplomatique peut être résolu, les fonds seraient prêts à renégocier et à réactiver l’opération. Ils restent toutefois ouverts à l’exploration d’accords avec d’autres investisseurs potentiels», lit-on dans l’édition d’hier du journal «El Espagnol».

 

En effet, le fonds d’investissement privé américain Blackrock et Criteria sont désormais prêts à céder leurs actions à un nouvel investisseur dans le capital de Naturgy, à l’exception du groupe émirati Taqa qui, lui, veut un contrôle total sur Naturgy. Sur ce point, la presse espagnole avance la disposition du fonds australien à augmenter ses participations à 29% contre 16% du capital du groupe énergétique contrôlé par CriteriaCaixa (26,7%), BlackRock et GIP représentent 20,96% et CVC 20% et enfin Sonatrach qui dispose de 4%. D’après la même source qui cite des actionnaires au sein de Naturgy, la réorganisation du groupe est une démarche nécessaire pour lui permettre de faire face aux nouveaux défis, notamment en matière de sécurité énergétique du pays. Après l’échec de la première offre publique d’achat émise au mois de juin dernier par Naturgy d’une valeur de 25 milliards de dollars, considéré comme la plus importante sur le marché espagnol des actions, une nouvelle offre serait en phase de préparation.

En tant que principal fournisseur de la compagnie espagnole en gaz naturel, et actionnaire détenant 4% du capital de l’entreprise et 51% de la société gestionnaire du gazoduc MedGaz, la position officielle de Sonatrach concernant cette transaction n’a jamais été exprimée publiquement. L’arrivée du groupe émirati dans le capital de Naturgy, qui dispose déjà d’importants projets au Maroc, est perçue comme une tentative de détournement du gaz algérien exporté à l’Espagne vers des destinations tierces. C’est d’ailleurs ce qu’a expliqué une source algérienne citée par l’agence britannique Reuters au mois de juin de l’année dernière, qui évoquait l’éventuelle annulation du contrat d’approvisionnement en cas de changement d’actionnaires dans le capital de Naturgy. Une position qui alimente déjà le doute sur l’éventuelle réussite de cette nouvelle tentative d’introduire Taqa dans le plus grand groupe gazier espagnol.