Il n’y aura pas d’augmentation des prix des carburants. C’est le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures, Rachid Nedil qui l’a affirmé, hier, au micro de la chaine 2.
Les supposées augmentations des prix qui accompagneront la levée des subventions décidées par la loi de finances 2022 ne toucheront, ainsi, pas ce secteur. Cela fait, aux dire au président de l’Autorité de régulation que cela ne fait pas partie des intentions du gouvernement. Mieux encore, ni l’inflation vertigineuse des prix des hydrocarbures à l’international, ni ses répercussions sur les prix des carburants ne devront infléchir la position du gouvernement algérien sur ce point, selon Rachid Nedal qui n’exclura, toutefois pas, une très légère augmentation (de l’ordre de quelques centimes) au niveau de certaines nouvelles stations service «au regard de la baisse des marges». Dans ce sillage, l’intervenant annoncera l’agrément de 11 investisseurs privés dans le stockage et la distribution de carburant depuis l’adoption de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Et même qu’il est attendu que ce nombre passe à 14, à court terme, sans oublier les stations relevant de Naftal, pour porter à 2700 le nombre total de stations service recensées à travers le territoire national. Le président de l’ARH ne manquera pas de rappeler que 90% des 2700 stations services appartiennent à Naftal. Sur un autre chapitre, l’on apprendra que des rencontres régionales des directeurs de l’énergie seront organisées à partir du mois de juin, avec comme ordre du jour l’explication des textes d’application de la loi nouvelle loi sur les hydrocarbures, de manière à unifier la compréhension et la vision lors du traitement des dossiers d’investissement.
L’Algérie classée 5e dans le gotha mondial des prix les plus bas du carburant
Avec un litre de sans plomb à 45,62 DA (0,31 dollars américains) et celui du gasoil à 29,01 DA (0,20 dollars américains), l’Algérie est classée 5e pays au monde où le prix des carburant (essence et diesel) coûte le moins cher. Selon ce classement, le Venezuela est le pays où le litre d’essence coûte le moins cher au monde, il occupe la première place avec 0,01 dollars/litre, suivi du Soudan (0,13USD/L), l’Iran 3e (0,29 USD/L), le Koweït (0,34 USD/L). Le Nigeria vient en 6e position (0,41 USD/L). Pour le diesel, c’est toujours le Venezuela qui est en tête du classement, avec 0,00 dollars le litre, suivi de l’Iran avec 0,07 usd/L, le Soudan (0,09 usd/L), l’Arabie Saoudite (0,13 usd/L).
L’Algérie est, par contre, le pays où le GPL/c est le moins cher au monde. Elle se classe, ainsi, en première position, selon le site spécialisé Global Petrol Prices.
Le véritable prix du carburant en Algérie
En février 2021, Abdelmadjid Attar, alors ministre de l’Energie, révélait devant le Conseil de la nation les véritables prix du carburant en Algérie. Nonobstant les essences plombées (super et Normal), retirées du marché depuis juillet 2021, l’essence sans plomb aurait dû coûter 65,41 DA le litre, et le gasoil 22,37 DA le litre. Abdelmadjid Attar ajoutait que le coût moyen de l’essence sans plomb importée (TTC) était de 105,6 DA le litre, alors que l’importation du gasoil «est beaucoup plus coûteuse que sa production localement». Pour la précision, le baril de pétrole coûtait, à cette période, un peu plus de 40 dollars. Une étude réalisée par l’Algérie Aujourd’hui l’année dernière (édition du 17 novembre 2021) laissait entrevoir un prix de l’essence sans plomb qui avoisinerait, plutôt, les 108 DA le litre, une fois le tarif réel appliqué sans aide de l’Etat, par rapport à un baril qui dépassait les 80 dollars, alors. On est, donc, encore loin de ce prix, aujourd’hui, avec des prix du baril du Sahara Blend qui frôlent les 110 dollars. S’il est vrai que le carburant ne bénéficie pas de subvention directe, il profite, toutefois, d’une aide implicite à travers le tarif «préférentiel» appliqué par la Sonatrach à Naftal pour l’achat du pétrole.
B. A.
