Par Brahim Aziez
L’Algérie produit 148 000 tonnes/an d’huiles pour moteur, alors que seulement 30 000 tonnes d’huiles usagées sont recyclées par une unité, fruit d’une jointe-venture entre Sontrach et Naftal». Telles sont les principales révélations du président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) qui s’est interrogé, hier, sur les ondes de la chaine 1, sur le destin du reste des huiles usagées. Rachid Nadil a reconnu que la réglementation classifie le recyclage des huiles usagées comme une activité de raffinage, donc de la seule compétence légale de la Sonatrach ; le recyclage n’est pas ouvert aux opérateurs privés. Mais à ses yeux, des partenariats avec Sonatrach, comme c’est le cas de Naftal, permettront de développer cette activité qui est non seulement porteuse, mais grandement écologique en ce sens qu’elle préserve l’environnement. Le responsable n’a certainement pas voulu aborder en profondeur le problème délicat du déversement des huiles usagées dans la nature en raison du faible taux de récupération des huiles usagées et des capacités réduites de leur recyclage.
Le président de l’ARH n’a pas manqué de relever que la facture d’importation des huiles moteur a connu une baisse notable ces dernières années en raison de la production locale qui a considérablement évolué, en termes de quantité et de qualité, suite à l’investissement du créneau par de nombreux opérateurs privés dans ce domaine. Il précisera, toutefois, que la production locale a permis de répondre à une grande partie de la demande nationale en huiles moteur, l’estimant à 148 000 tonnes l’année dernière, en augmentation de 14% par rapport à 2023. Une consommation nationale en continuelle augmentation.
«Un cahier des charges pour le stockage et la distribution des produits pétroliers»
Sur le projet de loi régissant les activités de stockage et de distribution des produits pétroliers, le président de l’ARH a indiqué que le décret exécutif a été finalisé, et devra être signé incessamment. L’occasion de revenir sur les principales dispositions qu’apportera ce nouveau texte de loi, particulièrement en matière de stockage et la distribution du carburant et des produits pétroliers. «Désormais, il ne s’agira plus d’une simple demande effectuée par un opérateur pour devenir distributeur, mais il sera question d’un plan de développement répondant à des besoins spécifiques dans des régions précises, avec un cahier des charges auquel les prétendants à la distribution devront se soumettre», révélera-t-il. Il expliquera cette nouvelle disposition par une définition des besoins par les autorités publiques, en termes de localisation et de besoins, une sorte de plan de développement des infrastructures de stockage et de distribution des produits pétroliers, et qu’un cahier des charges permettra aux opérateurs répondant aux exigences d’y prétendre. Et d’ajouter qu’«un arrêté définira la distance entre une station-service et une autre, car aujourd’hui la loi ne le spécifie pas».
La consommation nationale de carburant a augment de 7%
Revenant sur la consommation nationale de carburant, le président de l’ARH indiquera que celle-ci a augmenté de 7% en 2024, par rapport à 2023. Dans le détail, le gasoil a atteint 10,9 millions de tonnes en 2024, en augmentation de 5% par rapport à 2023. La consommation d’essence a également augmenté de 6%, atteignant 3,57 millions de tonnes en 2024, alors que la consommation de Gaz de pétrole liquéfié GPL/c a atteint l’année dernière 1,8 million de tonnes (+4%), ce qui reste à ses yeux non négligeable.
Pour ce qui est du kérosène et du carburant marin, la consommation a été de près d’1 million de tonnes, en augmentation de 7%.
Cela dit, la production nationale est appelée à augmenter de façon importante avec le lancement des nouvelles raffineries, aujourd’hui en cours de finition, ce qui permettra à l’Algérie d’exporter du carburant.