La réaction de l’ancien diplomate et ministre de la culture Abdelaziz Rahabi ne s’est pas faite attendre. Dans un poste sur sa page facebook, il dénonce des propos électoraliste, opportuniste.
« Il est regrettable que des déclarations non démenties d’une autorité française de ce niveau adoptent sur l’Algérie un discours adapté à chaque échéance électorale faisant de notre pays un sujet de débat récurrent pour devenir un problème de politique interne. L’Algérie, continue d’être perçue comme un client et un partenaire sécuritaire pendant les quatre premières années des mandats et un épouvantail pendant la dernière année après épuisement cette fois-ci par les élites politiques et médiatiques des leviers de l ‘opération d’islamisation de la radicalité » regrette Abdelaziz Rahabi.
«Chacun doit assumer son histoire et sa responsabilité »
L’ancien ambassadeur d’Algérie en Espagne a mis en avant les derniers acquis du dialogue entre les présidents des deux pays. Mais avant, il a évoqué la question du « Harki » et de l’histoire commune entre l’Algérie et la France. «Dans le même esprit se pose la question des harkis que la conscience collective nationale algérienne considère comme des traîtres à la patrie tout comme les opinions publiques en France et dans d’autres pays européens considèrent les collaborateurs de l’occupant nazi comme des personnes ayant manqué de loyauté vis à vis de leur pays. Il est évident que nous sommes les héritiers de deux mémoires contradictoires sur cette question sur laquelle chacun doit assumer sa propre histoire car l’égalité souveraine des Etats s’établit à cette seule condition et reste la meilleure garantie pour de relations apaisées que les deux chefs d’Etat Tebboune et Macron avaient recherchées avec courage et détermination » écrit-il.
« La démocratisation est une affaire interne »
Par ailleurs, Rahabi a estimé que «La démocratisation de l’Algérie doit rester une revendication interne car les ingérence des puissances étrangères sont , ici comme ailleurs ,plus un facteur de ralentissement et de déviation qu’ un élément d’accélération des expériences de transition démocratique .Le processus de formation de la Nation dans la conscience collective a pris forme avec la grande Numidie dont les frontières occidentales épousent avec le fleuve Moulouya nos frontières occidentales actuelles »
«L’Algérie n’est ni un sous-produit coloniale, ni un produit de la souffrance »
Pour répondre au propos de Macron sur l’état Algérie, le diplomate précisera que « L’Algérie n’a pas construit son identité autour de la souffrance ou sur les traumatismes post coloniaux pour rester l’otage d’un passé colonial permanent mais sur une histoire plusieurs fois millénaire autour d’une certaine idée de l’Algérie, d’une prospérité partagée et d’un destin commun. La Nation algérienne ne peut être un sous – produit du fait colonial mais bien celui de la résistance à un système de domination par la force grâce à un héritage historique fécond et à un mouvement national d’une grande modernité politique. Nous avons être unis sans être uniformes dans notre diversité et dans l’immensité de l’espace de l’Algérie. Ce sont là les marqueurs d’une grande Nation», conclu l’homme politique algérien.