Rapprochement algéro-allemand pour le développement de l’hydrogène. Yaïci : «Une étape qui ouvre la voie à la réalisation de projets concrets»

0
1674

PAR ABDELLAH B.

L’Algérie s’apprête à entamer la course vers l’hydrogène vert avec une démarche volontaire visant à la mise en valeur de son potentiel naturel. Et pour s’affirmer sur la scène internationale dans les marchés de l’énergie future, telle que l’hydrogène vert, la maîtrise des coûts de production reste un facteur déterminant. Consciente de l’importance de cet enjeu, l’Algérie table sur les partenariats étrangers pour le transfert de la technologie d’une part, et de l’autre l’investissement direct dans la production de ce combustible.

La production de l’hydrogène vert avec des coûts compétitifs ouvre grandes les portes sur le marché mondial et attire des investisseurs étrangers sur le marché algérien. La question qui se pose est de savoir que faire pour arriver à produire de l’hydrogène vert avec des coûts compétitifs. Pour le directeur général de Green Energy Cluster Algeria, Boukhalfa Yaïci, le programme national des énergies renouvelables, le solaire en particulier, est une étape cruciale pour la réussite de la stratégie nationale de production de l’hydrogène vert. De ce fait, l’un des points importants visant à la réduction du coût de la production de l’électricité solaire, indispensable dans la chaîne de valeur de l’hydrogène, concerne l’amélioration du taux d’intégration national. Une condition qui a été mise en avant lors des
différents appels d’offres lancés précédemment par Sonelgaz, compagnie nationale chargée de la réalisation du programme des 15 GW solaires.

Pour lui, la signature, jeudi dernier, de la déclaration d’intention entre l’Algérie et l’Allemagne visant le développement de l’hydrogène vert en Algérie est une étape « importante qui devrait ouvrir la voie pour la mise en œuvre de projets concrets avec la participation de toutes les parties prenantes algériennes et allemandes pour atteindre l’objectif phare du programme national des énergies renouvelables, solaire en particulier, visant une production avec des coûts très compétitifs ».

Des coûts compétitifs

En fait, le document de la déclaration d’intention commune vise à l’identification de projets susceptibles de coopération entre les deux pays dans le domaine de l’hydrogène. L’Allemagne dispose d’une technologie et d’un savoir-faire dans ce domaine, mais l’intérêt algérien ne doit pas se centrer sur l’acquisition des équipements. « Certes, les Allemands disposent d’une technologie avancée dans le domaine des énergies nouvelles et renouvelables, et l’Algérie n’est pas uniquement un acheteur de solutions technologiques. Cette coopération devrait également se traduire sur le terrain par des investissements en aval dans le domaine de l’hydrogène vert », explique-t-il. Sur ce point, Yaïci estime que le message adressé par le ministre de l’énergie et des mines à la partie allemande, lors des tables rondes sur les énergies renouvelables et l’hydrogène vert, est dans cette logique.  « J’espère que le message du ministre de l’énergie et des mines Mohamed Arkab est bien saisi par la partie allemande qui est invitée clairement à réaliser des investissements dans ce domaine sur le marché algérien. »

Dans son programme national de développement de la filière hydrogène, l’Algérie affiche des ambitions importantes. Le coût de production de combustible est estimé entre 3 et 4 dollars le kilo en Algérie contre une moyenne de 6 dollars le kilo dans le monde, ce qui s’ajoute à l’existence de l’infrastructure de transport et la position géostratégique du pays proche du vieux continent. Des atouts qui expliquent l’engouement des pays européens pour l’hydrogène algérien.

A. B.