Raretés et cherté de produits de consommation : Le Président sonne l’alarme

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Tebboune

Par Amar R.

 

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a instruit le gouvernement, hier, d’exercer le plus haut niveau de vigilance face à la rareté de produits consommation et de prendre des mesures pour parer à ce phénomène à travers le plafonnement des prix et l’intensification du contrôle en plaçant les produits agro-alimentaires et les médicaments au cœur des priorités.

Faisant suite à une présentation conjointe par les ministres du Commerce, de l’Industrie et de l’Agriculture relative à la vigilance face à la pénurie, le président Tebboune a, souligne le communiqué ayant sanctionné le Conseil des ministres, «perçu un relâchement chez certains, soulignant la nécessité pour tous de se ressaisir et de déterminer les responsabilités, par fidélité aux missions assignées vis-à-vis du citoyen qui doit être la préoccupation majeure de chaque fonctionnaire public».

 

Système de plafonnement des prix

Dans ce cadre, le président de la République a «enjoint le gouvernement de procéder à une révision radicale de la règlementation régissant la commercialisation du produit national pour le citoyen, à travers l’élaboration d’une loi consacrant un système de plafonnement des prix, via des décrets, lorsqu’il s’agit de prix déraisonnables des produits de saison». Le président de la République a également ordonné au gouvernement et aux instances de contrôle, y compris les organes de sécurité, «de faire preuve d’une extrême vigilance, d’intensifier et de porter, au plus haut point, le contrôle, en plaçant les produits agro-alimentaires et les médicaments au cœur des priorités».

Ces instructions données par le chef de l’Etat au gouvernement font suite au constat de perturbations fréquentes qui affectent la disponibilité de certains produits nationaux de large consommation, et dont le prix connaît une hausse effrénée, qui ne peut s’expliquer autrement que par l’effet de la spéculation.

Pour faire face à la fluctuation des prix, les pouvoirs publics ont certes constitué un stock stratégique auquel ils ont recours pour des opérations ponctuelles de déstockage afin de garantir un approvisionnement constant de ce produit essentiel, éviter les pénuries et stabiliser les prix pour en limiter l’impact négatif sur le pouvoir d’achat des Algériens.

C’est le cas de la pomme de terre qui est concernée par une opération de mise en vente du stock de ce tubercule destiné à la consommation à un prix de 75 DA/le kg.

L’Etat est déjà intervenu également pour résoudre la problématique de l’augmentation du prix du café, en prenant des mesures pour faire face à la hausse des prix mondiaux du café et à ses répercussions sur le marché local. Il a été question d’accompagnement fiscal des opérateurs économiques en activité dans ce secteur, du plafonnement des marges bénéficiaires à l’importation et à la distribution en gros et au détail, et d’affectation d’un circuit vert aux importateurs par les services des Douanes pour faciliter les procédures d’importation de ce produit. Il s’agit en outre de la pomme verte qui est concernée par la décision d’ouvrir de nouveaux espaces commerciaux pour la vente directe de la pomme du producteur aux consommateurs, en évitant les intermédiaires.

Les hausses injustifiées des prix, qui suscitent des inquiétudes parmi les consommateurs, ont certes été à l’origine, en outre, de la prise de mesures de plafonnement sur certains produits de base, comme le pain, le lait et l’huile. Les mesures prises jusqu’ici s’avèrent insuffisantes pour faire face, non seulement à la tendance haussière qui n’a épargné aucun autre produit allant des légumineuses, aux fruits et légumes, en passant par la viande et la volaille, mais aussi pour juguler l’appétit vorace des barons du commerce qui règnent en maîtres sur les marchés du gros et du détail. D’où la nécessité de procéder à l’extension de la liste actuelle à ces produits dans le cadre d’une nouvelle loi visant le plafonnement des prix en Algérie afin de protéger le consommateur qui est au centre des intérêts des pouvoirs publics.