Par Abdellah B.
L’Italie abritera, le mois de septembre prochain, une réunion de haut niveau consacrée à la présentation du projet de corridor SoutH2, qui devrait transporterde l’hydrogène vert depuis l’Algérie vers les pays de l’union européenne, à savoir l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne en particulier.
Cette réunion à laquelle prendront part les ministres de l’énergie des pays concernés sera sanctionnée par la signature d’un accord d’entente sur la mise en œuvre de ce projet à la fois stratégique et historique, qui marquera le début de l’ère hydrogène vert. L’information a été rendue publique par le ministre italien de l’énergie lors de son intervention, à la fin de la semaine écoulée, devant les membres de la chambre basse du parlement italien.
En fait, cette déclaration du ministre italien de l’énergie est intervenue quelques jours seulement avant la réunion d’Alger, qui a rassemblé les différentes parties prenantes dans ce projet du corridor sud pour le transport de l’hydrogène vert sur le marché européen depuis l’Algérie et la Tunisie. «Nous allons de l’avant. A l’automne, nous aurons un moment officiel à Rome pour la présentation», a déclaré le ministre italien de l’énergie, dont les propos ont été relayés par l’agence britannique Reuters. D’une longueur de 3300 km, le SoutH2 peut transporter, à partir de 2030, 4 millions de tonnes d’hydrogène vert depuis l’Afrique du Nord dont l’Algérie pour couvrir une partie de la demande européenne de ce futur combustible, conformément aux objectifs tracés par la commission européenne dans son programme de développement de l’hydrogène vert.
Lors de cette rencontre de Rome, un nouvel acteur pourrait également joindre ses efforts à ceux des pays concernés par ce corridor, il s’agit de la partie suisse qui a déjà affiché son intérêt pour le projet en lui apportant un soutien politique lors de sa présentation l’année dernière à la commission européenne pour son inscription sur la liste des projets d’intérêt commun éligible aux financements de l’UE.
Six mois après son inscription sur la fameuse liste de l’union européenne, les acteurs impliqués dans ce projet passent à l’action pour sa mise en exécution dans les plus brefs délais. «Le gazoduc pourrait répondre à 40% de l’objectif d’importation d’hydrogène de l’union européenne fixé pour 2030 et pourrait être opérationnel dès cette année-là», indique la même source. En effet, cette nouvelle étape franchie par les différents partenaires dans ce corridor confirme de plus en plus le rôle que jouera l’Algérie dans la nouvelle ère énergétique qui s’annonce.
Le pays est déjà dans la liste des fournisseurs potentiels favoris de l’union européenne en énergie future, et ce, depuis l’annonce du programme européen de l’hydrogène vert en 2022. De ce fait, l’Algérie à travers le groupe public Sonatrach se prépare à la réalisation d’un ambitieux programme dans ce sens et qui vise à la production de 1,2 million de tonnes par an, soit 10% des besoins du marché européen en cette nouvelle ressource d’énergie. Riche en ressources naturelles, le pays est dans le projecteur des grands acteurs européens dans ce domaine et qui ont déjà manifesté leur intérêt pour l’investissement dans cette filière en Algérie. Ce choix porté sur l’Algérie s’explique à la fois par la compétitivité des coûts de production d’une part, mais aussi par le soutien des autorités publiques à l’investissement dans ce domaine. En plus de cela, l’existence d’une infrastructure de transport qui est apte à 75% pour le transport de l’hydrogène vert. Dans ce sens, le gouvernement allemand a déjà accéléré le pas pour son approvisionnement en hydrogène depuis l’Algérie en signant un accord de coopération avec l’Algérie dans ce domaine portant sur le développement de cette nouvelle filière.