L’Algérie a marqué une nouvelle fois de son empreinte le marché énergétique international en jouant un rôle aussi crucial dans la mise en place des mécanismes de stabilisation d’un marché gazier mondial exposé aux risques et enjeux géopolitiques et économiques.
PAR ABDELLAH B.
La déclaration d’Alger, paraphée hier par les 19 chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres du Gecf, est désormais la nouvelle feuille de route pour garantir une stabilité durable du marché gazier d’un côté et préparer une transition énergétique graduelle « juste et équitable » avec l’introduction du gaz naturel comme étant une énergie « propre ». En effet, le résultat de ce sommet est considéré comme une avancée dans le travail des pays membres du cartel qui s’attellent à devenir un acteur clé sur la scène internationale et ne pas uniquement se contenter du statut de « producteur /fournisseur ». L’histoire s’est donc encore répétée hier dans le même endroit qui a abrité en 2016 la réunion des pays de l’Opep, qui a été sanctionnée par des décisions historiques sur lesquelles le cartel des pays pétroliers s’appuie encore aujourd’hui pour la stabilisation du marché pétrolier.
En fait, lors d’une conférence de presse sanctionnant les travaux de ce 7? sommet, le
ministre de l’énergie Mohamed Arkab a insisté sur la convergence des points de vue des pays membres, qui ont pris en considération l’importance du développement de l’industrie gazière dans la sécurité énergétique mondiale. Selon ce dernier, la valorisation de cette ressource énergétique est une nécessité, et cette réunion a confirmé l’importance de ce combustible dans l’accompagnement de la transition énergétique mondiale.
Arkab : «Le gaz est une partie de la solution»
« Le gaz est une partie de la solution et non le contraire », affirme le ministre de l’énergie en réponse à certaines voix qui appelaient à sortir des énergies fossiles, en insistant sur l’importance de l’investissement dans ce secteur stratégique. Sur ce point en particulier, le ministre de l’énergie affirme que depuis la Cop 24 de Paris, les investissements dans l’amont gazier ont été fortement impactés par les mesures climatiques que la Cop 28 a gommées en déclarant l’importante cruciale de ce combustible sur la scène internationale durant les prochaines décennies. « Certes, l’Algérie attire de plus en plus d’investisseurs dans le secteur gazier, mais globalement il faut reconnaître l’existence de difficultés à trouver des financements de projets d’investissement dans l’amont gazier au niveau international », indique-t-il. Interrogé sur les décisions européennes visant à réduire les investissements dans les énergies fossiles durant les années à venir, le ministre de l’énergie a répondu dans un langage diplomatique et a affirmé dans ce sens que la coopération entre l’Algérie et l’Italie devrait servir d’exemple à suivre en matière de « dialogue et de concertation entre les pays producteurs et consommateurs. Nous avons d’excellentes relations avec l’Italie, et la coopération n’est pas uniquement dans le domaine énergétique, elle englobe plusieurs secteurs d’activité. Aujourd’hui, le groupe italien Eni finance pour une valeur d’un milliard de dollars en Algérie ».
Outre les efforts de l’Algérie dans la stabilisation du marché gazier, le pays, qui dispose d’une expérience importante dans ce domaine, affiche sa disposition pour l’accompagnement des pays africains dans le développement de leurs ressources énergétiques, notamment le Sénégal et la Mauritanie, considérés comme étant des pays gaziers émergents. « Comme nous l’avons fait avec l’Angola dans le passé, nous sommes disposés à accompagner les nouveaux pays du Gecf, notamment le Sénégal et la Mauritanie, dans le développement de cette filière stratégique », explique le ministre de l’énergie.
A. B.