Par Djilali B.
Lors de son audition devant le sénat, le candidat pour le poste d’ambassadeur américain en Algérie, Joshua Harris, a plaidé volontiers sa volonté d’être accepté au poste d’Alger.
Sa plaidoirie, précédée par un long entretien où il abordait presque toutes les questions liées aux relations des Etats-Unis avec l’Algérie, et ses projets pour les développer davantage, a révélé sa propension à donner une impulsion aux relations américano-algériennes, une nouvelle dimension à travers le développement de nouveaux secteurs, des investissements essentiellement ciblés ; ce qui est une nouveauté pour la diplomatie américaine vis-à-vis de l’Algérie. A ce propos, le vice-secrétaire d’Etat américain a décliné, lors de son oral au sénat, des projections économiques particulièrement intéressantes pour différents secteurs algériens. Il y a bien sûr, le secteur énergétique où les majors américains sont intéressés pour des investissements dans les périmètres explorés par Sonatrach.
C’est dans cette nouvelle vision US, s’il y a lieu de l’appeler ainsi, que les Américains ont opté, pour reprendre un terme touristique, pour la destination Algérie, pour développer un partenariat à même, selon le candidat au poste d’Alger, de hisser l’Algérie au rang de puissance énergétique dans le monde.
La stratégie américaine, particulièrement vis-à-vis de l’Afrique, revue, pour soutenir les investissements, a adopté des programmes de soutien à des pays pivots. Ce recadrage de la politique américaine envers le continent ; envers l’Algérie particulièrement, s’est exprimé avec la conclusion d’accords entre la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach et deux groupes leaders américains, appuyés par l’Etat, Chevron et Exxon Mobil.
La formule a été déclinée par le patron d’Exxon Mobil lors de la signature de l’accord avec Sonatrach où il a déclaré que «l’engagement d’Exxon Mobil à œuvrer de concert avec Sonatrach pour le transfert de l’expertise et contribuer au renforcement de la place de l’Algérie en tant que puissance énergétique mondiale».
Collaboration sur plusieurs dossiers
Le potentiel ambassadeur américain s’engage à discuter et à travailler sur plusieurs dossiers qui concernent directement l’Algérie, à l’instar de la crise malienne, du chaos libyen, de la situation au Sahel ou encore de la Palestine, qui est la principale cause du désaccord entre Alger et Washington. Cependant, l’option d’une solution à deux Etats est toujours sur la table.
Par ailleurs, le vieux routier des questions orientales – ses états de services en témoignent – dit être disposé à travailler avec l’Algérie sur les dossiers chauds. Il est évident que ces dossiers concernent principalement les zones de conflit où l’Algérie, bien avant et après son élection au conseil de sécurité de l’ONU, a réussi à faire bouger les lignes, notamment sur la question palestinienne. Les Etats-Unis sollicitent aujourd’hui Alger pour user de son poids et influence pour faire accepter le plan américain pour la paix en Palestine. Sur ce point, Washington et Alger divergent sur les lointaines perspectives, c’est-à-dire la solution à deux Etats selon les frontières de 1967.
Il y a aussi le chaos libyen qui taraude l’Algérie, qui s’emploie depuis plus d’une décennie à mettre les différents protagonistes de la crise sur une table de négociation en impliquant tous les acteurs dans un dialogue «inclusif».
Reste encore la situation préoccupante des pays du Sahel, voisins immédiats de l’Algérie, dont les effets et conséquences sont ressenties à Alger, dans le sens où l’Algérie est l’un des rares pays à subir les effets de la déstabilisation du Sahel. Et bien sûr à proposer des initiatives de sortie de crise ; des initiatives souvent bloquées ou torpillées par des parties qu’arrange cette dramatique situation.
Joshua Harris a évoqué ces questions selon l’optique algérienne. Et il l’a sérieusement plaidé devant les sénateurs. Reste à confirmer sa désignation au poste par le sénat.
D.B.