A quelques jours de la reprise pour les travailleurs de l’éducation nationale (28 août pour les administrations et 31 pour les enseignants), la date de la rentrée scolaire des élèves continue de susciter les interrogations, surtout que le premier responsable du secteur s’est abstenu de l’annoncer lors de sa dernière sortie.
Un silence que les experts et parents d’élèves n’arrivent pas à comprendre, d’autant plus qu’il a ouvert le champ à toutes les suppositions. Hier encore, certaines sources ont annoncé la rentrée scolaire pour la fin du mois de septembre en raison de la formation des enseignants d’anglais qui sera introduit dans le cycle primaire à partir de cette année. Pour Nabil Ferguenis, syndicaliste, il n’y a aucun doute, la rentrée scolaire aura lieu au plus tard le 20 septembre. «Je ne vois pas de raison pour repousser la rentrée jusqu’à la fin du mois. Selon mes sources, elle aura lieu le 20 septembre, ce qui semble d’ailleurs logique, car cela coïncidera avec la fin de formation des enseignants d’anglais», explique-t-il. Un avis partagé avec Sadek Dziri, président de l’Union nationale des travailleurs de l’éducation et de la formation.
«Il ne faut pas omettre que la date de la rentrée scolaire des élèves a bien été déterminée dans le premier calendrier, mais comme les autres dates ont été changées, cette dernière le sera probablement, mais il n’y aucune raison pour qu’elle soit repoussée à la fin septembre», estime-t-il. Pour notre interlocuteur, la durée de la formation des enseignants d’anglais destinés pour le cycle primaire est le seul paramètre à prendre en considération. «Il est quasi inenvisageable d’entamer l’année sans enseignants d’anglais, surtout qu’il s’agit d’un projet auquel le gouvernement accorde une grande attention», précise-t-il.
Enseignants d’anglais, un rude parcours en perspective
Alors que le ministère de l’Education mène une véritable course contre la montre pour assurer des enseignants d’anglais pour le cycle primaire, certains experts se posent d’ores et déjà des questions sur les conditions de travail de ces futurs enseignants qui devront prodiguer 90 minutes de cours d’apprentissage pour chaque élève de 3e AP.
M. Ferguenis emploie carrément le terme «précipitation» lorsqu’il évoque le projet, car, selon lui, la tutelle ne lui a pas accordé le temps nécessaire pour englober tous ses aspects. Parmi ces aspects-là, la difficulté de jongler entre de nombreux établissements primaires pour un seul enseignant dont le contrat l’obligera à remplir un certain nombre d’heures. «Dans les zones urbaines, le problème ne se pose pas, car les communes comptent de nombreuses écoles primaires qui se situent plus ou moins assez près l’une de l’autre.
Mais dans les zones rurales, il faut compter une école primaire par village, une école qui au plus grand maximum peut avoir 2 classes de 3e année. Comment l’enseignant va-t-il faire pour se déplacer de village en village pour une séance de 45 minutes ?» s’exclame-t-il. Pour sa part, M. Dziri a indiqué que le projet rencontrera certainement des difficultés, comme celles citées par son homologue, mais estime qu’elles seront prises en charge dans les années à venir, une fois l’enseignement de l’anglais généralisé vers d’autres classes de 4e et 5e années primaires.
W. S.