Par Brahim Aziez
« De 80.000 km de routes, dont 24% seulement étaient bitumés, et 2560 ouvrages d’arts que comptait l’Algérie au lendemain de l’indépendance, nous sommes passés à plus de 145.000 km aujourd’hui, bitumés à 83 %, dont 1570 km d’autoroute, plus de 30.000 km de routes nationales et 27.000 routes communales, alors que les ouvrages d’art dépassent les 11.900 ». Tels sont les chiffres révélés, hier, par le directeur du développement des infrastructures routières au ministère des Travaux publics qui a voulu mettre en relief le bond qualitatif réalisé par l’Algérie post-indépendante en matière de réseau routier, la plaçant sur la 2e marche continentale en la matière.
Smail Rabhi qui était l’invité du forum de la Chaine 1 soulignera cependant l’handicap financier pour l’entretien de l’ensemble du réseau routier, précisant que l’enveloppe allouée permet d’en entretenir 10% seulement chaque année, un taux qui baisse jusqu’à 2-2,5% lorsqu’il s’agit de remédier aux dégâts occasionnés par les poids lourds en surcharge sur la chaussée. Le 1er responsable de l’ADA ne manquera pas d’indiquer que l’Etat a débloqué plus de 12 milliards de dinars, depuis 2015, pour la réfection de l’autoroute Est-Ouest.
90% du transport de marchandises se fait par route
Smail Rabhi dira aussi que pour fluidifier les flux et relier l’ensemble des régions du pays, sachant que 90% du transport de marchandises se fait par route, il fallait une interconnexion entre ces routes. Et d’ajouter que le plan d’orientation des infrastructures routières vise à assurer une continuité entre les différentes routes, mais aussi réaliser des ouvrages techniques pour permettre leur interconnexion. Du coup, l’autoroute Est-Ouest relie ces deux régions du pays, alors que le nord est relié au sud par trois routes nationales (RN1, RN3 et RN6), et qui vont jusqu’aux frontières du pays. Et le responsable de préciser que certaines parties ont nécessité un dédoublement des voies, à l’image de la RN1 à partir de Ghardaïa, dont 280 km sont en cours de réalisation, alors que 600 km sont en chantier sur la RN6.
«Et outre l’aspect social de ce réseau, son importance réside, selon Smail Rabhi, dans la liaison des ports, des zones industrielles et d’activité au reste du pays, nonobstant la complémentarité des autres modes de transport, tel que le rail », ajoutera-t-il.
Le responsable ne manquera pas de mettre en relief la transsaharienne (Alger-Lagos) qui ouvre des accès sur nombre de villes algériennes tout au long de son parcours. Sur les réalisations au niveau de la capitale, il évoquera la route du littoral qui reliera El Harrach à Tamenfoust sur 2 voies, avec la perspective de désengorger considérablement la circulation sur la route nationale, outre la route qui mènera du 5-Juillet à Douéra, contournant El Achour, Draria et Baba H’cen. Des mécanismes qui pourraient, selon lui, être reproduits dans d’autres wilayas, selon les besoins et les études qui en découleront.
Connecter Tizi Ouzou, Mascara, Batna et Guelma à l’autoroute est-ouest
De son côté, le directeur général de l’Algérienne des autoroutes (ADA) qui a pris part aux débats ajoutera que 260 km de rocades et de contournements ont été réalisés dans la capitale pour désengorger les routes, outre l’autoroute de Hauts-Plateaux, en cours de réalisation, qui s’étend sur 1030 km, les 8 liaisons à partir des grands ports vers l’autoroute, et les accès de 4 villes (Tizi Ouzou, Mascara, Batna et Guelma).
Revenant sur l’entretien routinier de l’autoroute Est-Est qui s’étend sur 1158 km actuellement, Said Si Chouaib soulignera qu’en dehors du tronçon reliant Dréan à El Tarf (48 km) qui a été livré en 2021, le reste compte plus de 10 ans d’âge, dans sa majorité, sachant qu’un renouvellement de la couche supérieure du bitume doit s’effectuer chaque 10 ans. Pour cela, l’Algérienne des autoroute s’appuie sur plus de 900 salariés répartis sur 20 points d’entretien répartis à travers le territoire national, dotés de 64 véhicules aménagés (fourgons) et 66 pick-up.
En ce qui concerne les dégradations de la chaussée, ce qui entre dans le cadre de l’entretien curatif, le responsable pointera du doigt le grand flux des poids lourds qui sont souvent en surpoids. Avec les conditions climatiques extrêmes, la dégradation reste inévitable.
Il indiquera, toutefois, que si la 4e rocade d’Alger (Khemis Meliana-Bordj Bou-Arréridj) avait été réalisée, comme cela a été programmé dans le cadre du plan d’orientation 2005-2025, cela aurait sensiblement atténué les flux au niveau d’Alger, Boumerdès et Blida.