Révision de l’accord d’association Algérie-UE : les grandes lignes se dessinent

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Larbaoui reçoit l'ambassadeur de l'Union européenne en Algérie

Par R. Akli

 

Le Premier ministre, Nadir Larbaoui, a reçu hier en audience à Alger, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Algérie, Diego Mellado Pascua, avec lequel il a été convenu de l’importance d’une réévaluation de la coopération bilatérale et de son renforcement, «en prenant en considération les mutations et développements que connaît l’Algérie», indique un communiqué rendu public par les services du Premier ministère. L’Algérie et l’UE, qui ont décidé d’amorcer à partir du mois en cours un cycle de négociations en vue d’une révision de l’accord d’association qui les lie depuis 2002, tel que réclamé par la partie algérienne, entendent ainsi repartir du bon pied pour refonder leur partenariat sur des bases nouvelles et mieux adaptées au contexte économique et géopolitique actuel, en prenant surtout en compte les nouvelles réalités liées aux développements et aux mutations que connaît l’économie algérienne ces dernières années. Dans cet ordre d’idées, indique le communiqué du Premier ministère, la rencontre tenue hier entre le Premier ministre et l’ambassadeur de l’UE «a constitué une opportunité pour évaluer l’état actuel et les perspectives d’évolution de la coopération bilatérale à l’aune de l’accord d’association, tout en assurant de son caractère stratégique et de l’engagement mutuel à asseoir un partenariat global et diversifié, marqué par de nouvelles dynamiques et une nouvelle approche équilibrée et garantissant les intérêts des deux parties». En ce sens, le Premier ministre et l’ambassadeur de l’UE, ajoute le même communiqué, «ont salué la tenue prévue de la réunion du comité technique bilatéral pour examiner l’état des relations commerciales entre les deux parties», de même qu’il ont mis en avant l’importance de réactiver le Conseil d’association Algérie-Union européenne, en vue d’évaluer le partenariat bilatéral, «dans un esprit d’amitié et d’entente mutuelle», est-il souligné. Signé en 2002 et entré en vigueur à partir de 2005, l’accord d’association Algérie-UE, qui constitue le cadre général de coopération entre les deux parties dans différents domaines, devra faire l’objet de discussions à partir de ce mois de janvier en vue de sa mise à plat, suite à la demande de l’Algérie de procéder à sa révision «clause par clause», car jugé défavorable et inadapté aux nouvelles réalités économiques et industrielles du pays. Censé s’inscrire à la base dans une logique de partenariat gagnant- gagnant, la mise en œuvre de ce traité depuis près d’une vingtaine d’années aura davantage favorisé les exportations de l’UE vers le marché algérien, sans l’élan attendu en termes de flux d’investissements européens directs vers l’Algérie, d’où la remise en question officielle de son contenu par la partie algérienne. «L’accord d’association avec l’Union européenne sera révisé à partir de 2025», avait indiqué en octobre dernier le président de la République lors d’une entrevue à la télévision nationale, réaffirmant que cette révision est devenue «nécessaire», mais devra être menée «avec souplesse et dans un esprit amical et sans conflit». Selon le propos du président de la République, cet accord nécessite d’autant plus d’être revu en profondeur qu’il remonte à une époque où l’état de l’économie national était très différent de celui actuel, l’Algérie disposant désormais d’un tissu industriel plus étoffé, mais également de meilleures capacités à l’exportation dans divers secteurs. Aussi, dès la mi-janvier courant, une réunion de préparation avait été présidée par le chef de l’Etat lui-même, en prévision de la révision du traité en question, les instances de l’UE ayant de leur côté fait officiellement montre de leur disponibilité à répondre pleinement à la demande de renégociation formulée par la partie algérienne. De fait, avait assuré Diego Mellado Pascua, lors d’une conférence de presse en décembre dernier à Alger, l’Union européenne est tout à fait attentive aux priorités de la politique de diversification économique et de ré-industrialisation que privilégie actuellement l’Algérie, d’autant que l’Europe elle-même évolue actuellement dans une logique de ré-industrialisation et de reconsidération de ses chaînes de valeur. Selon lui, les consultations techniques prévues entre les deux parties autour du contenu de l’accord d’association devront intégrer les propositions et demandes de la partie algérienne, tout en servant à dégager un cadre de partenariat global en corrélation avec les enjeux géopolitiques en présence.