Révision de l’accord d’association : Les 3 priorités du CREA

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Au cœur de la Conférence de clôture du projet «Partenariat euro-algérien pour l’investissement durable», la voix du Conseil du renouveau économique algérien (CREA) s’est fait entendre avec clarté et ambition.

Le président du Conseil du renouveau économique algérien, M. Kamel Moula, a exprimé devant un parterre de décideurs européens et algériens, une vision structurée du partenariat avec l’Union européenne, fondée sur un dialogue équitable, des intérêts partagés et des actions concrètes, avec comme point de départ la révision prévue de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’UE.

«L’Algérie a ses priorités, comme c’est le cas pour l’UE», a rappelé M. Moula pour qui un partenariat solide passe d’abord par une base contractuelle claire, d’où l’importance, selon ses propos, de «réviser l’Accord d’association entre l’Algérie et l’UE, comme cela a été décidé par le président de la République, à travers des négociations claires et transparentes».

Ce réajustement est, selon le CREA, la première étape indispensable pour relancer une relation économique équilibrée et mutuellement avantageuse.

 

Trois priorités économiques pour un partenariat concret

Au-delà des principes, le CREA formule trois axes concrets à développer dans les relations euro-algériennes. En premier lieu, le président du Conseil du renouveau économique algérien évoque l’accès au marché européen pour les exportations algériennes hors hydrocarbures. A ce sujet, M. Moula a insisté sur la diversification croissante de la production nationale, notamment dans les secteurs agricoles et agroalimentaires. «Notre production est aujourd’hui conforme aux normes internationales, notamment en matière de sécurité sanitaire», a-t-il affirmé. Il a également souligné l’effort engagé pour décarboner l’industrie nationale, illustré par «les premières exportations de ciment vert».

Pour la deuxième priorité, il s’agit du transfert de technologies par des partenariats industriels. Le CREA plaide pour des partenariats de production partagée entre entreprises européennes et algériennes. Ces alliances industrielles, selon M. Moula, représentent la meilleure voie pour une délocalisation maîtrisée des entreprises, bénéfique aux deux parties. «C’est la solution gagnant-gagnant», a-t-il résumé, rappelant que «le transfert technologique reste une des clés majeures pour accélérer le développement des pays émergents».

Troisièmement, c’est la priorité de l’investissement européen sur le «train algérien». Le président du CREA a utilisé cette métaphore pour illustrer la nécessité de miser sur l’économie algérienne en pleine transformation. «Investir en Algérie, c’est aussi un signe de confiance envers nos opérateurs économiques», a-t-il déclaré, ajoutant que le CREA «se tient prêt à accompagner les entreprises européennes souhaitant s’implanter durablement dans le pays».

 

Une stabilité régionale en ligne de mire

Au-delà des chiffres et des projets, M. Moula a élargi le propos à une dimension géopolitique. «C’est dans l’intérêt de l’Europe d’avoir sur ses frontières sud un Etat algérien développé économiquement et stable socialement», a-t-il souligné, rappelant à ce sujet que la stabilité de la région méditerranéenne passe par la réussite des partenariats sud-nord, construits sur la complémentarité et la confiance.

Le message final du président du CREA se veut résolument tourné vers l’avenir. «Nous sommes convaincus que nous pourrons accomplir ensemble des choses extraordinaires et affronter les défis mondiaux», a-t-il estimé. En pleine mutation économique, l’Algérie ne demande pas l’assistance, mais l’association, et le CREA se pose en acteur central de cette nouvelle ère de coopération avec l’Europe. Ce discours résonne comme un appel à une alliance économique réelle, où les discours laissent place à l’engagement, et les promesses aux réalisations.

N.M.