/La décision de l’Algérie de revoir à la hausse les prix du gaz exporté vers l’Espagne et son rapprochement stratégique avec l’Italie dans le domaine énergétique a soulevé la colère des partis de l’opposition au parlement espagnol et des agriculteurs qui n’ont pas manqué d’exprimer publiquement leur inquiétude pour le devenir du pays et sa sécurité énergétique. Dans une tentative d’apaiser les esprits, le ministre des Affaires étrangères de l’Espagne a adopté un discours «optimiste» et «rassurant» envers l’opinion publique espagnole.
Depuis la dégradation de la relation entre l’Algérie et l’Espagne, la sécurité énergétique du pays est mise au-devant de la scène. Une révision à la hausse des prix durant cette période inflationniste engendre des conséquences drastiques sur la société. Albares déclare que son pays espère «une hausse modérée des prix de gaz». Commentant les conséquences sur le pays à la suite du rapprochement algéro-italien, le ministre espagnol a botté en touche, estimant que l’approvisionnement de l’Italie par l’Algérie en gaz est «une relation entre deux Etats contrairement à l’Espagne dont l’importation du gaz algérien est assurée par un groupe privé», déclare-t-il avant d’ajouter : «En Espagne, ce sont des contrats d’entreprises privées et en Italie, il y a aussi une entreprise publique. Par conséquent, la relation est différente». Le chef de la diplomatie espagnole n’a pas expliqué ce que ce détail pourrait changer à l’équation.
«Nos infrastructures gazières sont irremplaçables»
Pour ce qui est de l’avenir du projet espagnol de devenir le nouveau hub gazier de l’Europe, le ministre espagnol n’a pas manqué de décocher quelques flèches à l’égard de l’Italie à qui l’Espagne reproche d’avoir mis en danger sa sécurité énergétique en signant des accords avec l’Algérie. A ce sujet, Albares a expliqué que la structure commerciale du gaz de l’Espagne et de l’Italie est «différente» en faisant allusion aux installations gazières dont dispose son pays notamment en matière de «gazéification». «Il y a des entreprises espagnoles qui ont des intérêts importants en Algérie avec des contrats internationaux et, bien sûr, l’Espagne continue d’être un point central pour tout ce qui concerne la regazéification du GNL et c’est un pays irremplaçable», a-t-il affirmé. En fait, cette déclaration est faite quelques semaines après les révélations de l’agence américaine Bloomberg sur les accusations de l’Espagne contre l’Italie qui lui a reproché de menacer sa sécurité énergétique en signant des accords stratégique avec l’Algérie. Outre l’Algérie et la Libye dont l’approvisionnement se fait via des gazoducs, l’Italie s’est orienté également vers l’Egypte pour garantir sa dépendance au gaz russe.
A. B.