La visite à Alger du président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi, constitue un pas supplémentaire vers un partenariat d’exception.
La visite de Mario Draghi, la deuxième en une année, en pleine tourmente politique s’est certes, soldée par la signature d’un accord d’un montant de 4 milliards de dollars pour l’approvisionnement en grandes quantités de gaz du pays de la botte, mais, elle a dévoilé des entretiens politiques intenses sur nombre de questions régionales et internationales, sur lesquelles s’est révélée une convergence de vue entre les deux pays.
Tebboune : «Une étape supplémentaire pour l’établissement de relations stratégiques»
Lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre italien Mario Draghi, le Président Tebboune a estimé que la venue de Draghi à Alger est une «étape supplémentaire pour l’établissement de relations stratégiques», en voulant pour preuve que «les discussions avec Draghi étaient intenses autant que le sont les relations entre l’Italie et l’Algérie dans tous les domaines».
L’axe Alger-Rome se consolide
Cet axe dont il convient de parler aujourd’hui, qui se met en place à l’aune des échanges de visites des responsables des deux pays, vient de se consolider, comme le montre une «convergence de vue» sur les grands dossiers régionaux et internationaux de l’heure, à l’instar de la guerre en Ukraine et ses répercussions sur la sécurité alimentaire en Afrique et au Maghreb, le dossier libyen, la crise au Mali et la question du Sahara occidental. Au moment où de grandes manœuvres se déroulent dans la région créant des foyers de tension profitables au néocolonialisme et à l’ingérence étrangère, l’Algérie et l’Italie réaffirment leur attachement à la voie de dialogue pour le règlement pacifique des conflits dans le monde et plus particulièrement dans la région méditerranéenne et en Afrique.
?#الجزائر??_ #إيطاليا??.. انعقاد القمة الرابعة لحكومتي البلدين يؤسس لعلاقات استراتيجية متميزة.
— Radio Algeria international إذاعة الجزائر الدولية (@radioalginter) July 18, 2022
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Dans ce contexte, le président Tebboune a révélé que les discussions avec le PM italien ont porté sur les relations bilatérales et les questions d’intérêt commun au Maghreb, en faisant état d’un échange de points de vue sur les questions régionales et internationales, «dans un contexte actuel perturbé et ses répercussions sur la sécurité et la stabilité, ainsi que sa menace explicite pour la sécurité alimentaire mondiale, en particulier l’Afrique et le Maghreb». Et ce, en rappelant que les deux parties ont tenu à souligner «l’importance d’une action commune pour contribuer positivement à l’instauration de la sécurité et de la paix dans notre région méditerranéenne».
Convergence de vues
Hormis ce sujet, le président de la République a fait état d’une «parfaite convergence de vue» des deux pays sur les grands dossiers, notamment la question libyenne, «au sujet de laquelle nous avons réitéré la nécessité pour les Libyens d’atteindre par eux-mêmes l’objectif de construire leurs institutions par une élection honnête de leurs propres représentants, loin de toute ingérence étrangère», a-t-il affirmé
Sur le Mali, il a poursuivi : «Nous avons également échangé des points de vue sur la situation qui prévaut au Mali et au Sahel et sur l’importance de la coopération pour mettre en œuvre l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger et pour renforcer le rôle de la mission de l’ONU, la Minusma, pour aboutir à un règlement définitif de la tension dans la région sahélo-saharienne».
Sahara occidental : soutien à la mission de De Mistura
Concernant aussi, la question du Sahara occidental, le Président Tebboune dira : «Nous (en) avons discuté, nous sommes d’accord avec nos amis en Italie pour apporter notre soutien à l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, ainsi que la mission de l’ONU pour le référendum au Sahara occidental, Minurso, pour son rôle important dans le règlement du conflit qui dure», a expliqué le président de la République.
Une position qui vaut son pesant dans une conjoncture marquée par le revirement du gouvernement de Pedro Sanchez en Espagne à l’égard du Sahara occidental, après le reniement de son propre rôle en tant qu’ancienne puissance administrante chargée de la décolonisation des territoires sahraouis. C’est aussi un attachement réaffirmé par l’Italie à la légalité internationale, qui survient dans un contexte de pressions pour imposer le fait accompli du colonisateur marocain faisant fi des résolutions onusiennes pour la tenue d’un referendum d’autodétermination au Sahara occidental.
Pour ces raisons, le président Tebboune a exprimé sa satisfaction quant aux résultats positifs de la visite de Draghi, où de nombreux accords importants dans plusieurs domaines et une déclaration commune ont été signés qui établiront une nouvelle phase de coopération efficace et traceront une carte des relations entre les deux pays qui veillent à renforcer leurs liens historiques.
A. R.