Sahara occidental : un mois d’octobre décisif

0
91
Sahara Occidental

La question du Sahara occidental a rendez-vous avec un mois décisif durant lequel le Conseil de sécurité tiendra 5 réunions, sous la présidence du Gabon, pour discuter de la situation dans les territoires sahraouis, tenir des consultations et procéder au renouvellement la mission de l’ONU pour le référendum au Sahara occidental, la Minurso.

La première réunion s’est tenue hier ; la deuxième est prévue le 10 pour discuter, à huis clos, du rapport annuel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres ; la troisième aura lieu le 17 ; la quatrième, qui aura lieu du 27 du même mois, sera dédiée à des consultations sur la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso), alors que la dernière, prévue le 31 octobre, aura pour tâche d’adopter une résolution qui proroge le mandat de cette mission sur le territoire sahraoui, selon le programme mensuel de l’organisation internationale.

Guterres présentera son rapport

Dans les prochains jours, le Conseil de sécurité de l’ONU recevra, donc, un « rapport » sur la situation au Sahara occidental présenté et préparé par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Fin octobre, le Conseil de sécurité prévoit d’adopter une nouvelle résolution sur le conflit, puisque le mandat de la Minurso expirera le 31 octobre, conformément à la dernière résolution S/RES/2602 (2021) adoptée le 29 octobre 2021.

Ayant été précédée par un large débat notamment au sujet de l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme, l’adoption de la résolution (2602) présentée par les États-Unis n’a pas fait l’unanimité auprès des membres du Conseil de sécurité. La Russie et la Tunisie l’ont jugée «déséquilibrée», car elle ne reflétait pas toutes les observations recommandées par le secrétaire général de l’ONU dans son dernier rapport sur le Sahara occidental, notamment celles faisant référence au cessez-le-feu, aux violations des droits de l’homme et à l’autodétermination.

Alors que les Etats-Unis voulaient que le texte soit approuvé par consensus, le vote a vu la Russie et la Tunisie s’abstenir. Moscou considère que le principe d’autodétermination du peuple sahraoui n’a pas été suffisamment souligné dans la nouvelle résolution. De plus, contrairement au rapport du secrétaire général, le texte ne désigne pas le Maroc comme la partie qui a commis les violations du cessez-le-feu et a imposé des restrictions à la liberté de mouvement du personnel de la Minurso. La résolution appelle simplement les deux parties au conflit à éviter toute action qui pourrait saper le processus de paix mené par l’ONU.

Victoires diplomatiques du Polisario

Cette fois-ci encore, le renouvellement du mandat de la Minurso a été devancé par des manœuvres du Makhzen pour influer à son avantage sur le contenu de la résolution qui y sera promulguée. Par l’achat des consciences, à coups de sommes sonnantes et trébuchantes, pour l’ouverture des KMS dans les territoires sahraouis occupés, et ce, pour contrebalancer les victoires diplomatiques acquises par la cause sahraouie auprès de plus en plus de pays, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie, comme en témoignent les exemples du Kenya, du Soudan du Sud, du Mozambique et de la Tunisie, où Brahim Ghali a été reçu avec les honneurs qui siéent à un chef d’Etat, et en Colombie et au Pérou, qui ont souligné leur reconnaissance de la RASD et du Front Polisario en tant que représentant légitime du peuple sahraoui.

Hier, le Front Polisario a également reçu le soutien de ses alliés à la réunion de la 4e commission de décolonisation de l’ONU. La commission spéciale des Nations unies sur la décolonisation a débattu de la question du Sahara occidental lors de sa première session de fond tenue à New York. Au cours de la réunion, plusieurs représentants de pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie et d’organisations internationales ont réitéré leur soutien au respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, dénonçant à cet égard les violences et les violations des droits de l’homme perpétrées par les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental.

Dj. B.