Intervenant devant la commission de la santé de l’APN, Benbouzid a annoncé que son secteur connaîtra «plusieurs réformes».
Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a signalé «quelques lacunes» enregistrées dans le secteur. Il a avoué que le citoyen algérien «est non seulement confronté à des difficultés dans l’accès aux soins mais aussi au manque des infrastructures médicales». La raison de ce problème, a expliqué M. Benbouzid, réside dans «l’incompatibilité du système de la santé avec les objectifs stratégiques tracés par son département». Le souci exprimé par le ministre de la Santé n’est, selon ses déclarations devant la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l’Assemblée populaire nationale (APN) pas sans solution. Le premier responsable du secteur de la santé a, en effet, annoncé que «plusieurs réformes sont au menu». Parmi les réformes citées par le ministre de la Santé figure l’élaboration de textes d’application de la loi sanitaire, à savoir le texte réglementaire 18-11. A ce propos M. Benbouzid a dit : «Nous sommes en train de travailler avec le secrétariat général du gouvernement. Ces textes nous permettent d’ouvrir la voie dans le présent et le futur».
Un fichier national de la santé
Le plan de réforme du ministère de la santé comporte aussi «l’établissement du fichier national de la santé». Celui-ci, permet «de donner une vision générale et exacte sur les citoyens. Il permet de mettre en œuvre toutes les demandes et de répondre à toutes les réclamations des citoyens conformément aux critères techniques et mondiaux requis», a expliqué le ministre lors de la conférence. En outre, l’organisation de la structure médicale spécialisée est envisagée, selon le ministre de la Santé. «Ça concerne de nouveaux services médicaux spécialisés, selon la demande des citoyens. Et c’est ce qui lui revient de droit», a souligné M. Abderrahmane Benbouzid lors de la conférence tenue à l’APN. Le ministre a mis en avant également, le renforcement des structures médicales par les ressources humaines et matérielles nécessaires en assurant l’utilisation de ces dernières de manière rationnelle. «Certes, il y a des structures de grande ampleur qui sont en service mais nous travaillons toujours concernant les ressources humaines et matérielles que nous devons rendre disponibles dans toutes les régions», a indiqué le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid.
«Les urgences sont au sommet de nos préoccupations»
Autre réforme «phare» exposée par le ministre de la Santé, celle des services de soins intensifs (urgences). «Dans les services d’urgence, la présence des médecins et le fonctionnement des équipements sont nécessaires. C’est le chantier le plus important pour nous. Les urgences sont au sommet de nos préoccupations», a fait savoir le ministre Benbouzid. Evoquant les visites de travail qu’il a eues dans plusieurs structures médicales du pays, le ministre a évoqué «un manque de facturation et d’actes». Dans ce sens, il a mis l’accent sur la nécessité d’établir «une coordination entre les deux secteurs public et privé». «Les structures privées assurent le service et connaissent un afflux de citoyens, mais le problème réside dans le partenariat entre les deux secteurs et cela date depuis 40 ans», a pointé le Pr Abderrahmane Benbouzid. Il convient de noter que ces déclarations interviennent quelques jours après les visites de travail que le ministre a effectuées dans plusieurs structures médicales du pays. Le 4 juin, le ministre de la Santé s’est insurgé en réaction au piteux état dans lequel se trouvait l’un des établissements qu’il avait visités. «Je me trouve parfois indigné. Ma dignité et celle des citoyens, a été touchées par ce que j’ai vu», a clamé le ministre de la Santé le samedi 4 juin en marge de l’une de ses visites de travail.
A. T.