Par R. Akli
Boostée notamment par les importations de véhicules usagers de moins de trois ans, la branche des assurances automobile a connu une évolution de 6,4% durant les six premiers mois de l’année en cours, son chiffre d’affaires global grimpant ainsi à 36,7 milliards DA, contre 34,5 milliards DA à la même période de l’année écoulée, selon la dernière note de conjoncture du Conseil national des assurances (CNA). Cette tendance haussière du total des primes collectées en assurances automobile, analyse le CNA, «est due essentiellement à l’évolution des réalisations des risques non obligatoires» à hauteur de 7,4%, liée en grande partie à l’augmentation des importations de véhicules, «notamment ceux de moins de trois ans, générant une production additionnelle de plus de deux milliards DA» pour cette branche. Dans l’ensemble, le marché national des assurances, tous segments et toutes compagnies confondues, a généré lors du premier semestre de l’année en cours un chiffre d’affaires global de l’ordre de 90,2 milliards DA, soit une croissance de 8,8% comparativement à la même période de l’année précédente. Le portefeuille des assurances en Algérie, fait ressortir globalement le nouveau bilan du CNA, reste «ultra-dominé» par les assurances de dommages à hauteur de 81,3%, tandis que les assurances de personnes n’en représentent qu’une part de 11,9%. Aussi, les primes collectées par les sociétés d’assurances dommages ont totalisé au cours du premier semestre de 2024, un montant global de 73,3 milliards DA, en hausse de 6,3% par rapport au six premiers mois de l’exercice précédent, où elles avaient atteint près de 69 milliards DA. Une évolution à la hausse qui a concerné l’ensemble des branches de cette catégorie de risques assurés (incendie et risques divers, automobile, assurances agricoles…), «excepté la branche transport qui a fléchit de 7,6%», note le CNA. S’agissant des assurances de personnes (vie-décès, prévoyance collective, assistance-voyages…), leur chiffre d’affaires cumulé au cours du semestre considéré a atteint un montant de 10,7 milliards DA, marquant ainsi une croissance de 7,7% en comparaison avec la même période de l’année écoulée. En termes de sinistres déclarés, la note de conjoncture du Conseil national des assurances fait état d’une augmentation de 11,4% en montant et d’un repli de 2,5% en volume, soit un total de 844 242 dossiers en indemnisation pour une valeur globale de 43,3 milliards DA au premier semestre de 2024. Avec un total de 623 811 dossiers réglés, «les indemnisations du marché des assurances cumulent un montant de 30,2 milliards DA», précise la note du CNA.
Modernisation…
Bien que financièrement très solide, avec un chiffre d’affaires en constante évolution, le secteur national des assurances, faut-il le souligner, reste peu modernisé et peu diversifié en termes de produits et son taux de pénétration (volume global des primes d’assurances rapporté au PIB) demeure encore très faible comparativement à ceux de pays d’égal développement, d’où les réformes engagées en ce domaine par les pouvoirs publics à travers notamment l’élaboration en cours d’une nouvelle loi-cadre sur les assurances. Soumis en mai dernier à l’approbation du Conseil des ministres, ce nouveau projet de loi qui vise à la fois à réformer les modes de gouvernance du secteur et à améliorer ses performances et ses prestations, devra finalement faire l’objet de nombreux réaménagements sur instruction du président de la République, avant d’être officiellement finalisé et mis en vigueur. «Le domaine des assurances est étroitement lié à la souveraineté nationale», avait signifié en ce sens le chef de l’Etat, lors du même Conseil des ministres, insistant, dès lors, sur la nécessité de veiller à ce que le nouveau texte de loi en question «ne comporte aucune lacune, afin d’éviter les pratiques et usages qui avaient cours par le passé aux dépens du Trésor public»…