Selon le dernier rapport du Gecf : Le gazoduc transsaharien synonyme « d’intégration intrarégionale »

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Transsaharienne et gazoduc transsaharien : Le Nigeria renouvèle ses engagements

PAR ABDELLAH B.

Les pays africains sont appelés à jouer un rôle crucial dans l’approvisionnement du marché international en gaz naturel dans les années à venir. L’Algérie et le Nigeria, qui sont aujourd’hui les majors africains dans ce domaine, travaillent davantage pour consolider leur position sur le marché européen, et ce, à travers l’amélioration de la production et la réactivation du projet de gazoduc transsaharien qui servira aussi à « intensifier l’intégration intrarégionale », selon le dernier rapport du forum des pays exportateurs de gaz (Gecf),
consacré aux perspectives du marché jusqu’en 2050 qui devrait connaître une croissance 20% durant cette période.

Selon les rédacteurs du document en question, les infrastructures gazières régionales sont d’une importance capitale dans l’approvisionnement du marché mondial, européen en particulier, et l’intégration intrarégionale. « L’infrastructure gazière régionale devrait s’élargir et se diversifier, sous l’impulsion potentielle de la construction de gazoducs à longue distance. De nombreux projets sont à l’étude, notamment le gazoduc transsaharien et le système de gazoducs d’Afrique centrale récemment annoncé, qui sont sur le point d’intensifier l’intégration intrarégionale », lit-on dans le document en question. En fait, le
projet en question vise à transporter un volume de 30 milliards m3 à partir du Nigeria, en passant par le Niger pour finir sur les côtes algériennes avant de prendre la destination de l’union européenne. Le projet qui s’étend sur 4000 km avance à grands pas, il ne reste que 1800 km, soit 100 km au Nigeria, 1000 km au Niger et 700 km en Algérie, d’après le ministre de l’énergie et des mines Mohamed Arkab, qui a annoncé également une réunion tripartite prochainement entre les responsables des trois parties concernées par le projet en question.

En effet, l’importance de ce projet réside dans le renforcement de la position du continent africain sur l’échiquier gazier international, européen en particulier, en tirant profit de la proximité et de l’infrastructure de base pour le transport de ce combustible depuis l’Algérie. Le pays dispose aujourd’hui d’une capacité de transport via gazoduc de 40 milliards m3 par ans (Medgaz 8 milliards m3 et Transmed 32 milliards m3), en attendant un nouveau gazoduc en phase d’étude entre l’Algérie et l’Italie. Outre l’approvisionnement du marché énergétique européen en gaz sec, le projet de gazoduc transsaharien aura également un impact important sur le développement socioéconomique des pays de la région en permettant l’accès de la population à l’électricité produite à partir du gaz, en plus de la création de postes d’emploi.

GNL, une autre carte maîtresse

L’Europe demeure le plus important marché gazier pour l’Algérie qui représente près de 70% des exportations du pays en GNL. L’année dernière, l’Algérie a exporté pour près de 14 millions de tonnes, dont 10 millions de tonnes destinées à l’Europe. Un volume qui devra être revu à la hausse dans les années à venir. Selon les prévisions du Gecf, le marché européen du GNL devrait connaître une croissance assez importante d’ici à 2030 en passant de 24% à 46%, soit le double des importations actuelles de l’UE.

« L’UE devrait augmenter sa capacité de regazéification, notamment en utilisant des unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU), et ce, à partir de 2026- 2027 », indiquent les rédacteurs de ce document. Sur ce point, l’Algérie a déjà pris les devants en réorientant sa politique énergétique vers le développement de cette filière, soit en termes de production, dont l’objectif est d’atteindre les capacités maximales de 30 millions de tonnes par an, ou encore en matière d’amélioration de l’infrastructure portuaire permettant d’accueillir les grands méthaniers de 220.000 t notamment dans le deuxième plus grand port gazier du pays, Skikda. La réception de ces projets arrive donc à un moment où la compagnie nationale des hydrocarbures multiplie les signatures de contrats d’approvisionnement à long terme en GNL.

A. B.