Selon les derniers indices de l’ONS : L’inflation sous la barre des 7%

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Par R. Akli

Caracolant à plus de 9% ces deux dernières années, le taux d’inflation en Algérie amorce désormais un rythme soutenu à la baisse depuis le début de l’année en cours, selon les derniers indices de l’office national des statistiques (ONS). Des indices qui confirment la tendance prononcée à la désinflation, soit à la stabilisation des prix à la consommation, sous l’effet du recul de l’inflation importée et de la baisse observée ces quelques derniers mois des prix des produits agricoles frais, facteur structurel qui alimente habituellement la hausse des prix sur le marché national. Ainsi, selon l’ONS, organisme officiel en charge de l’élaboration des données statistiques et des mesures périodiques des principaux agrégats et comptes économiques nationaux, le rythme d’inflation annuel au mois de mai 2024 se situe à 6,8%, soit sous la barre des 7%, ce qui confirme les anticipations avancées récemment par les autorités officielles mais également par les institutions financières internationales que sont la banque mondiale et le fonds monétaire international. La photographie de l’évolution des prix à la consommation telle qu’établie par l’office national des statistiques pour le mois de mai écoulé fait ressortir notamment que «les prix des biens alimentaires affichent une faible augmentation de près de 0,1% qui s’explique d’une part par la baisse accusée des prix des produits agricoles», affichant «un taux de -0,7%» au mois de mai, tandis que les biens alimentaires industriels marquent une augmentation de 1% sur la même période. La baisse des prix des produits agricoles frais, précise l’office, «est due essentiellement au recul des prix de la viande de poulet (-15,2 %) et des légumes (-8,6 %)», ainsi qu’«à un degré moindre de ceux des œufs et des poissons qui inscrivent respectivement à des taux de -2,6% et -3,9%». En revanche, est-il relevé, «les prix des biens alimentaires industriels enregistrent une hausse de 1%, induite essentiellement par la hausse des prix du café qui atteint un taux sensible de +13,4%», alors que «les prix des produits manufacturés et des services indiquent des variations respectives de +0,1 % et de +0,4%». Dans l’ensemble, les indices établis ces quelques derniers mois par l’ONS font ressortir une tendance graduelle au recul des pressions inflationnistes depuis le début de l’année en cours, favorisées notamment par l’accalmie des prix des produits importés et le renfoncement des dispositifs de régulation des prix domestiques et de lutte contre les pratiques de spéculation sur les marchés internes. A terme, la stratégie mise en avant par les pouvoirs publics vise à contenir l’inflation des prix sous le seuil des 5%, en agissant à la fois sur la consolidation de l’offre et de la production locale, la réduction des chaînes d’intermédiation dans le commerce pour éviter les renchérissements injustifiés des produits de large consommation et enfin le soutien à la valeur du dinar pour amortir l’impact des hausses des prix des produits provenant de l’importation. De fait, selon les objectifs énoncés en mars dernier par le président de la République, lors de son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, l’inflation devra continuer à reculer progressivement durant les quelques années à venir, de sorte à parvenir à la limiter dans des proportions «qui ne devront pas dépasser 4% au maximum», avait-il signifié.

R.A.