Par R. Akli
Le moral des chefs d’entreprise algériens est désormais au beau fixe… Après la «grande dépression» née des épisodes pandémique et de l’instabilité institutionnelle des années précédentes, les patrons algériens disent en effet retrouver le moral et se sentir de plus en plus confiants et optimistes quant aux perspectives de développement et de croissance de l’économie du pays. C’est du moins ce que révèlent les résultats de la toute première édition «Algérie» de l’étude «Global CEO survey», réalisée par le cabinet de conseil et d’audit PwC, partenaire du forum économique mondial de Davos. Présentée hier lors d’une cérémonie officielle à Alger, en présence notamment des ministres en charge des principaux portefeuilles économiques et des dirigeants des principales organisations patronales, dont le conseil du renouveau économique algérien (Crea), l’enquête d’opinion indique ainsi que 90% des chefs d’entreprise interrogés ont fait part de leur optimisme quant aux perspectives de croissance de l’économie algérienne durant les douze prochains mois. De plus, 87% des mangers sondés disent être confiants dans la capacité de leurs entreprises à créer de la croissance sur les trois prochaines années. 68% d’entre eux s’inquiètent cependant du poids de l’inflation sur l’activité économique réelle- le renchérissement des prix plombant souvent la consommation et les ventes, tandis que 51% redoutent surtout les risques liés à la cybersécurité, dans un monde de plus en plus tourné vers le digital et l’intelligence artificielle. Pour s’y adapter, plus de la moitié des patrons sondés (55%) envisage d’investir dans la modernisation des structures de leurs entreprises en remodelant leur business model (modèle économique) pour les dix prochaines années. Une transformation dictée, selon la même étude, par les évolutions qui ont marqué le monde de l’entreprise durant ces cinq dernières années en termes de développement de nouveaux produits et services, d’adoption de nouvelles technologies et de formation de nouveaux partenariats stratégiques. Egalement sensibles aux nouveaux enjeux planétaires de lutte contre les changements climatiques et de la transformation des modèles de consommation énergétique, les chefs d’entreprise algériens disent investir dans ce sens en veillant à réinventer notamment leurs processus opérationnels. Selon l’étude, 56% d’entre eux affirment ainsi avoir initié des actions afin d’améliorer l’efficacité énergétique au niveau de leurs entreprise et 47% prévoient d’investir dans de nouveaux produits respectueux des normes environnementales.
Regain de confiance
Dans l’ensemble, l’enquête «CEO Survey» auprès des chefs d’entreprise algériens fait ressortir surtout un regain de confiance au sein de la sphère économique nationale, suscité sans doute par l’amélioration notable de l’environnement des affaires durant ces deux dernières années avec, à la clé, une débureaucratisation de plus en plus soutenue de l’acte d’investir et de l’offre foncière à travers l’AAPI, une amélioration de l’accès au financement avec une baisse des taux d’intérêt en vue, ainsi qu’un discours politique plus rassurant pour les opérateurs économiques et les investisseurs nationaux et étrangers. Tel que l’exprimait en effet Kamel Moula, président du Crea, principale organisation patronale du pays, lors de la présentation hier de cette étude, «plus de 7000 entreprises se sont inscrites auprès de l’agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI)», ce qui constitue, a-t-il estimé, un indicateur «important du retour de la confiance et de l’engouement autour de l’investissement en Algérie grâce aux efforts de facilitation de l’acte d’investir». A préciser que la «CEO Survey» est une étude qui sonde l’opinion des managers sur diverses thématiques en rapport avec la croissance économique, la confiance, la transformation et les défis et perceptives pour les entreprises à travers le monde.
R.A.