Par Abdellah B.
La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach renoue avec ses performances d’avant le choc pétrolier de 2014, en réalisant un chiffre avoisinant les 60 milliards de dollars en 2022.
Cette belle performance est réalisée dans une conjoncture favorable à l’investissement dans le développement de la production, et par conséquent l’augmentation des exportations, engendrée par la crise ukrainienne qui a largement pesé sur la demande mondiale des produits énergétiques en provoquant une importante hausse des prix.
En fait, les efforts consentis par le groupe durant l’exercice dernier n’ont pas uniquement permis à l’Algérie de répondre à la demande des clients en matière de produits énergétiques, elle est également partie à la conquête de nouveaux marchés.
Avec une production totale de 189 millions de tonnes équivalent pétrole, Sonatrach a réalisé une hausse de 10% de sa production, ce qui lui a permis un repositionnement en force sur le marché européen des énergies, du gaz en particulier, pour devenir l’un de ses plus importants fournisseurs.
Des résultats qui ont été réalisés grâce aux efforts consentis par le groupe en recourant à des partenariats dans l’amont pétrolier et gazier, ce qui a permis l’accélération de la cadence des explorations avec 12 découvertes en effort propre et 3 découvertes en partenariat avec des groupes étrangers, comme l’indique le dernier rapport de la compagnie nationale rendu public hier.
Repositionnement et nouveaux marchés
En effet, si la production pétrolière reste tributaire de la décision de l’Organisation des pays producteurs de pétrole, celle du gaz a connu d’importants progrès durant cette période en raison de la hausse de la demande européenne sur ce combustible pour remplacer les exportations russes.
De ce fait, Sonatrach a réorienté sa stratégie énergétique vers la production gazière en partenariat avec les géants énergétiques mondiaux dans l’objectif d’améliorer la production et de gagner de nouveaux marchés dans le vieux continent.
D’ailleurs, l’année dernière est celle où le groupe public s’est repositionné en force sur le marché européen du gaz, après avoir été détrôné par les Russes pendant une dizaine d’années, avec une augmentation conséquente de ses exportations, notamment vers l’Italie et l’Espagne pour le gaz naturel et la Turquie et la Grèce pour le GNL et le GPL.
D’ailleurs, si on se réfère aux derniers chiffres de la compagnie pour l’année 2022, la production du pays en gaz liquéfié a enregistré une augmentation importante avec plus de 22 millions de tonnes équivalents pétrole en GNL et 8,3 millions de tonnes pour le GPL.
Des chiffres qui confirment la réalisation de l’objectif assigné par Sonatarch pour l’année 2022 et qui était annoncé le mois de juillet de la même année par le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab.
Cette augmentation de la production du pays, qui a confirmé la position de l’Algérie comme un partenaire «fiable» dans le domaine énergétique, a permis le prolongement des contrats d’approvisionnement de ses clients et la conquête de nouveaux marchés.
À titre d’exemple, le document de la compagnie cite la révision à la hausse des prix du gaz algérien importé par les italiens Eni et Enel, le français Engie, l’espagnol Naturgy, et le prolongement du contrat d’approvisionnement de la Grèce en GNL ou encore l’approvisionnement de la Slovénie.
Sur tous les fronts
Pour ce qui est du programme de transition énergétique, placé comme l’une des priorités du groupe pour les années à venir, la compagnie fait de la production de l’hydrogène son cheval de bataille.
Dans ce sens, Sonatrach s’est lancée dans la phase expérimentale de la production d’hydrogène vert dans le cadre des programmes de partenariat avec l’italien Eni et l’allemand VNG AG. L’objectif attendu est de faire de l’Algérie un nouveau hub de production de cette source énergétique de l’avenir.
Enfin, cette nouvelle orientation de la stratégie du groupe vers l’amélioration de la production en énergie fossile et le lancement de l’exploitation des énergies nouvelles et renouvelables, dont la production d’hydrogène, démontre l’ambition de se positionner sur tous les fronts dans un marché mondial en évolution et des changements dans la consommation de produits énergétiques.
A.B.
