Par Abdellah B.
Le renforcement des exportations de l’électricité figure au centre de la politique de développement de Sonelgaz, qui ratisse large pour développer son portefeuille clients. C’est dans cette optique que le groupe multiplie les efforts pour gagner de parts de marché sur le plan régional et continental. Parmi les projets en cours d’études figurent l’interconnexion avec l’Europe et le renforcement des capacités de transport de haute tension entre l’Algérie et la Tunisie, deux projets indissociables, puisqu’il s’agit de la route que pourrait prendre l’électricité algérienne pour finir à la fois en Libye et dans l’espace européen.
Raison pour laquelle d’ailleurs le PDG de Sonelgaz a rencontré, au cours de la semaine écoulée en Espagne, le secrétaire d’Etat tunisien chargé de la transition énergétique Wael Chouchane avec qui «il a évoqué le renforcement du réseau électrique de haute tension pour augmenter l’interconnectivité entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye», d’après le communiqué du groupe public Sonelgaz. Par ailleurs, pour ce qui est de l’Italie, le groupe public Sonelgaz est déjà en discussions avancés avec le groupe italien Terna, la société exploitant le réseau italien de transport d’électricité à haute et très haute tensions et est le plus grand opérateur indépendant de réseaux de transport d’électricité en Europe.
Pour le moment, aucune information n’a filtré sur le tracé que devrait prendre cette ligne, mais tous les facteurs sont en faveur de la côte sicilienne qui bénéficie du financement européen pour le projet d’interconnexion avec l’Afrique du Nord via la Tunisie. Le projet a été porté par Terna Driving Energy avec qui Sonelgaz mène des discussions pour arriver à un accord définitif. «L’interconnexion reliera les réseaux de transmission de l’Europe et de l’Afrique du Nord pour un avenir énergétique de plus en plus sûr, durable et renouvelable», indique Terna dans la présentation de son projet. Dans le même ordre des choses, le projet d’une nouvelle ligne électrique algéro-italienne serait conçu pour aller en parallèle avec le nouveau gazoduc adapté à la fois au transport de l’hydrogène et du gaz, avaient annoncé Abdelmadjid Tebboune et Giorgia Meloni en janvier 2023 à Alger, mais le tracé de ce nouveau projet prendra une autre destination que celle qui a été prévue pour l’ancien Galsi, d’après la presse italienne. Ce dernier devrait finir sur les côtes siciliennes au lieu de la Sardaigne.
En résumé, tous les indicateurs sont en faveur de l’exportation de l’électricité algérienne vers l’Europe via la Tunisie, ce qui permet de tirer profit du réseau existant reliant l’Algérie à la Tunisie et à travers lequel la Libye est desservie pour le relier avec le câble électrique Terna qui démarrera de la station de Partanna en Sicile pour finir à Mlaabi sur la péninsule tunisienne du Cap Bon, avant 2028.
Dans ce sillage, l’Algérie vise à approvisionner l’union européenne en énergie solaire et renouvelable, ce qui a été réaffirmé par le président de la République lors de sa visite en Italie au mois de mai de l’année dernière. Pour être à la hauteur de ses ambitions, l’Algérie s’est lancée, le mois de mars dernier, dans la réalisation de la première phase de 3000 MW de son programme ambitieux d’énergie solaire d’une capacité de 15 GW et qui s’ajoute 25.000 KWh d’électricité produits à partir du gaz, un volume qui sera revu à la hausse cette année, notamment avec l’entrée en service de nouvelles stations d’une capacité globale de plus de 2000 MW durant l’année en cours.
A.B.