Les forces de sécurité soudanaises ont tiré hier à Khartoum des grenades lacrymogènes pour disperser des milliers de manifestants réclamant le retour des civils au pouvoir, ont rapporté des médias. Ces tirs ont visé les manifestants réunis aux abords du palais présidentiel, où siège le dirigeant de facto du pays, le chef de l’armée Abdel Fattah Al-Burhane. Les manifestants ont crié aux militaires de « retourner à leurs casernes » et appelé à la dissolution des Forces de soutien rapide, selon des médias. Le coup de force du 25 octobre a mis un coup d’arrêt à la transition vers un pouvoir entièrement civil promis il y a plus de deux ans après la chute de l’ex-président Omar El-Béchir, démis par l’armée sous la pression de la rue. Dans les banlieues d’Omdourman et Khartoum-Nord, les manifestants ont demandé justice pour les 79 morts de la répression, selon un syndicat de médecins. Les autorités soudanaises ont nié à plusieurs reprises avoir utilisé des balles réelles contre des manifestants, signalant que des dizaines d’agents de sécurité ont été blessés et qu’un général de police a été tué. A Madani, à 200 kilomètres au sud de la capitale, plus de 3.000 personnes ont défilé, comme à Gedaref et à Port-Soudan, dans l’est côtier du pays. Les manifestants ont défilé sous les drapeaux soudanais en scandant « non, non au pouvoir militaire ».