Par Zine Haddadi
L’Algérie est bien décidée à sécuriser ses besoins en eau à travers la réalisation des stations de dessalement d’eau de mer.
Le dossier de l’eau a d’ailleurs été longuement débattu en Conseil des ministres présidé par M. Tebboune, hier.
Il a été question durant cette réunion du suivi de la réalisation des stations de dessalement d’eau de mer.
Le président de la République a, ainsi, insisté sur le renforcement du rythme des travaux afin d’achever la réalisation des stations programmées.
Le chef de l’État a instruit le gouvernement de profiter de ces grands projets de réalisation de stations de dessalement pour faire participer les compétences algériennes notamment parmi les jeunes.
Le Président veut également encourager les producteurs locaux d’équipements, matériels, composants mécaniques et pièces de rechange utilisés dans la réalisation des stations de dessalement. Le but est d’arriver à des avancées dans ces spécialités et d’asseoir une maîtrise des techniques et de l’équipement.
Une grande entreprise pour gérer les stations
Au-delà de la réalisation de ces infrastructures, le président de la République se projette déjà sur leur mode de gestion. Avoir des stations de dessalement, c’est une chose, les gérer, c’en est une autre. Le Président en est conscient.
Sur ce point précis, M. Tebboune a donné des instructions pour la création d’une grande entreprise qui aura pour mission de chapeauter et gérer l’ensemble des stations réalisées tout au long du littoral algérien. Une structure déjà adoptée dans d’autres secteurs et qui est donc reconduite pour les stations de dessalement.
Un plan allant jusqu’à l’horizon 2030 a été lancé en deux étapes. La première étape devrait être couronnée par la réception de cinq stations de dessalement d’eau de mer d’ici la fin de l’année 2024. «Fouka 2″ dans la wilaya de Tipaza, Cap Djinet (Boumerdès), Cap Blanc (Oran), Koudiet Draouche (EI Tarf) et Tighremt (Béjaïa). Pour la seconde étape, l’État a prévu de réaliser sept autres stations à partir de 2025.
60% de l’eau potable en provenance des stations de dessalement en 2030
Avec l’entrée en service des cinq stations de dessalement, une capacité de production de 300.000 m3/jour chacune, d’ici la fin de l’année 2024, l’Algérie devrait s’assurer d’atteindre une couverture à hauteur de 42% des besoins en eau potable des populations.
À l’achèvement de la seconde étape qui prévoit la construction de sept autres stations d’ici 2030, l’Algérie devrait atteindre un taux de 60% de couverture de ses besoins.
Lors du Conseil des ministres d’hier, il a également été question du plan d’urgence d’alimentation en eau potable. Le président Tebboune a ordonné l’octroi des autorisations de forage dans les zones qui connaissent un manque de ressources en eau.
Parce que gérer, c’est prévoir, le président Tebboune a insisté sur l’anticipation dans chaque zone concernée par le manque de ressources en eau.
Il a également appelé à travailler en parallèle au raccordement entre les différents barrages au niveau national.
Ainsi, l’objectif à travers la réalisation de ces infrastructures importantes est de s’affranchir autant que possible des eaux de pluies comme ressource en eau.
L’Algérie ne veut plus dépendre des caprices de Dame nature en ce qui concerne ses capacités hydriques.
L’État se donne les moyens pour mener dans les meilleures conditions la bataille de l’eau alors que le monde fait face à un stress hydrique de plus en plus important.
Z.H.