Stations d’épuration des eaux usées : Objectif, doubler les capacités d’ici 2030

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Passer de 10 à 60% de récupération des eaux épurées : Le grand challenge des Step

Par Brahim Aziez

La faible pluviométrie et les besoins croissants en ressources hydriques pour l’irrigation des surfaces agricoles appelées, elles aussi à s’élargir, impose le recours à de nouvelles sources d’approvisionnement en eau. Les ressources hydriques non conventionnelles s’imposent. Sur le sujet du traitement des eaux usées, Salah Lehlah, inspecteur général à l’Office national de l’assainissement (ONA), rappellera qu’«actuellement, l’Algérie puise son eau potable de trois sources que sont le dessalement de l’eau de mer, les nappes phréatiques et les barrages, sauf que ces deux dernières dépendent de la pluviométrie qui enregistre de faibles volumes ces dernières années». D’où le recours à de nouvelles sources d’approvisionnement que sont les eaux traitées (épurées).

L’Algérie a consenti d’énormes investissements pour la réalisation de stations d’épuration (STEP) qui sont au nombre de 232 aujourd’hui. Celles-ci ont une capacité de traitement installées de 1,1 milliard de m3/an, mais ne traitent que 560 millions de m3/an actuellement. Selon lui, l’objectif est de «doubler ce volume d’ici 2030, et atteindre les 60% fixés par les hautes autorités du pays».

Mais parmi ces 232 STEP, seulement une vingtaine est concernée par la réutilisation de leurs eaux traitées, et seulement 97 millions de m3 des eaux traitées sont utilisées dans l’irrigation, ce qui représente 18 à 20%. Un faible ratio qui s’explique par le fait que les STEP réalisées antérieurement n’étaient pas dotées de traitements tertiaires, car conçues initialement pour la protection de l’environnement. Ce genre de traitement (secondaire) ne permet pas une irrigation non restrictive (toutes cultures).

 

Une enveloppe de 150 milliards DA

 

Pour cela, «et suite à la réunion du gouvernement du 23 novembre 2023, une enveloppe de 150 milliards DA a été dégagée pour l’amélioration de la collecte des eaux usées et l’augmentation du volume des eaux épurées, la réhabilitation des anciennes STEP avec l’intégration de traitements tertiaires». Il ajoutera que «de la sorte, nous allons vers une irrigation non restrictive, c’est-à-dire avec une qualité d’eau qui nous permet d’irriguer toutes les cultures». Et l’inspecteur général à l’ONA de révéler que de nombreux agriculteurs se sont déjà manifestés pour en profiter en réalisant le transfert de ces eaux depuis les STEP à leurs frais.

 

Cette enveloppe vaut également pour la remise en l’état des STEP à l’arrêt, l’extension des systèmes qui fonctionnent à plein régime, mais aussi la réhabilitation des systèmes qui enregistrent des lacunes dans leur rendement.

Il est aussi question de l’amélioration des systèmes de collecte d’eau en amont pour permettre le traitement de volumes plus importants d’eaux usées, car 6 de ces STEP (Bordj Bou Arréridj, Sidi Aïssa, Arris, El Bayadh, Djelfa et Aïn Essefra) sont appelées à participer dans l’irrigation du Barrage vert.

Le responsable à l’ONA ne manquera pas de signaler que ces eaux traitées sont, pour le moment, cédées gratuitement.