Statut particulier des travailleurs : Belabed temporise 

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Belabed

/Après avoir convié l’ensemble des représentants des partenaires sociaux de son secteur à une réunion consacrée au projet de loi du statut particulier des travailleurs de l’éducation, un texte qui fait l’objet d’une révision sur instruction du président de la République, le ministre Abelhakim Belabed, a tenté de temporiser en arrangeant un deal avec les syndicats.

En effet, le premier responsable du secteur a proposé, jeudi dernier aux partenaires sociaux de déléguer deux membres de chaque syndicat pour la création d’une commission chargée d’étudier le projet de loi et d’apporter des propositions dans le but de l’enrichir. «Une manœuvre pensée pour prolonger le temps d’étude du projet de loi du statut particulier et permettre un gain de temps», selon Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste. «A l’issue de cette réunion avec le ministre, il a été décidé de la création d’une commission avec deux membres de chaque syndicat, cette dernière sera chargée d’élaborer des propositions et pourquoi pas aller vers un véritable projet de loi commun», a-t-il dit en ajoutant : «La tutelle a voulu clairement éviter de nous présenter son avant-projet et a préféré consacrer plus de temps à ce statut particulier d’autant plus que le ministre nous a annoncé que des changements vont bientôt être opérés sur le statut général de la fonction publique et la grille indiciaire des salaires». Selon le syndicaliste, la révision de la loi générale du travailleur de la fonction publique 06-03 ainsi que le décret présidentiel n°07-304 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires, sont une véritable priorité qui va peut-être même conduire le syndicat à «geler» l’étude du statut particulier des travailleurs de l’éducation nationale. Il explique : «Ce sont ces lois référentielles qui gèrent et organisent la fonction publique, il faut attendre ce que vont apporter ces révisions avant de s’atteler sur les statuts particuliers», dit-il.

Le SATEF sceptique

Pour sa part, Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat algérien des travailleurs de l’éducation et de la formation, demeure sceptique face à ces révisions annoncées en se demandant si cela va vraiment améliorer la qualité de vie des travailleurs du secteur. «La tutelle nous a demandé de créer une commission pour le statut particulier, avec une trentaine de syndicats dans le secteur, cette commission comptera au moins une soixantaine de membres !» s’exclame-t-il. Pour le Satef, la tutelle se trompe actuellement de priorité. Il exige la révision de la valeur du point indiciaire et la revalorisation des salaires, seules mesures capables d’apporter du changement dans l’immédiat pour aider les travailleurs de l’éducation à améliorer leur pouvoir d’achat.

W. S.