PAR BRAHIM AZIEZ
Le Premier ministre, qui a présidé hier une réunion du gouvernement, a entre autres écouté une communication sur la révision et l’enrichissement du contenu du statut particulier et du régime indemnitaire du corps des imams, à l’instar des statuts et régimes indemnitaires des corps relevant de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la santé, tel que cela a été ordonné par le président de la République lors du conseil des ministre du 24 décembre 2023. Le chef de l’Etat avait alors demandé à ce que ces points soient tranchés durant le mois de février prochain.
Les imams encore sous-estimés
On se rappelle que le 3 octobre 2023, la coordination nationale des imams et fonctionnaires des affaires religieuses saluait la décision du président de la République portant élaboration du statut particulier de l’imam et la révision de son salaire. « Le chef de l’Etat a honoré son engagement envers les imams », soulignait alors le secrétaire général de la coordination, Djelloul Hadjimi, qualifiant cette décision de « très bonne nouvelle pour la corporation de l’imamat, qui vise une réelle prise en charge de la plateforme des revendications de la coordination ». Il rappelait par-là même que l’élaboration d’un statut particulier de l’imam constitue « l’une de nos revendications principales et un long combat de 10 années ».
L’élaboration du statut particulier de l’imam comprendra une révision des salaires de cette catégorie, la révision du régime indemnitaire, les pensions et les statuts. Pour rappel, les salaires des imams relèvent du régime de la fonction publique. Ils varient de 30.000 DA à 40.000 DA, plus les primes. Le salaire d’un imam ayant grade de professeur est à 30.000 DA. La dernière revalorisation des salaires date de 2008, dans le cadre du décret exécutif 08-411 du 24 décembre 2008 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l’administration chargée des affaires religieuses et des wakfs. Il prévoit, en son chapitre III, quatre corps pour les imams (art.33), à savoir le grade d’imam instituteur (catégorie 10, mis en voie d’extinction), le grade d’imam « mouderes » (instructeur, catégorie 11), le grade d’imam professeur (catégorie 13) et celui d’imam professeur principal (catégorie 14). Quant aux postes supérieurs, le même décret exécutif
fixe le salaire de l’imam mufti (niveau 9), l’imam agréé (niveau 7) et le premier imam
de la mosquée.
Le même décret portant statut particulier des imams a fait passer la liste des postes de dix à dix-neuf, selon la responsabilité et l’importance de la tâche. De même, le président de la République avait enjoint le ministre de l’intérieur, en coordination avec les walis, d’attribuer des logements de fonction aux imams dans toutes les grandes mosquées des wilayas ou
au niveau des nouvelles agglomérations, en tenant compte de leurs affectations. La coordination des imams a également revendiqué un logement de fonction, un véhicule de service, des promotions aux grades supérieurs, plus de sécurité dans l’exercice de ce métier.
Le statut particulier actuel des imams, qui fera objet de révision, prévoit, en cas d’incitation à la violence, des poursuites judiciaires, sachant que certains ont fait l’objet, ces deux dernières années, d’agressions (70 agressions enregistrées en 2022) ayant entraîné la mort pour certains cas.
B. A.