Par Brahim Aziez
Les propositions et autres observations issues des rencontres initiées par le ministre de la Santé avec les différents partenaires sociaux et autres syndicats de la santé dans le cadre du dialogue lancé au lendemain de la publication des lois fondamentales de la santé et des régimes indemnitaires, ont été remises à la commission qui a été chargée d’étudier les irrégularités et les lacunes enregistrées dans ces lois.
Selon un communiqué du ministère de tutelle, celles-ci ont été soigneusement étudiées avec la participation d’experts de la Direction générale de la Fonction publique, conformément aux directives du ministre de la Santé qui entendent les prendre en considération, et travailler pour leur trouver des solutions à travers des amendements qui amélioreront les conditions professionnelles et sociales des employés du secteur.
Le communiqué rappelle les principaux axes de cette étude, et qui tournent autour de la carrière professionnelle, l’accès aux postes supérieurs, le système de rémunération et la sécurité au travail.
Sur le premier point, il serait, surtout, question de travailler à faciliter la promotion dans l’évolution des carrières pour certaines branches, et aborder la cadence des promotions pour d’autres branches, d’une manière cohérente avec la nature des tâches et la formation spécialisée.
Sur les postes supérieurs dans certaines spécialités, il est demandé l’examen des candidatures à ces postes en termes de conditions de nomination, de nombre de postes à pourvoir et de classification, en plus d’examiner la rémunération associée.
Et sur le système de rémunération, il est suggéré l’étude de la possibilité d’attribuer certaines primes et indemnisations, notamment celles liées aux activités ou aux postes nouvellement créés.
La sécurité au travail n’a pas été en reste puisqu’il est proposé un ensemble de mesures réglementaires et juridiques qui assurent la protection professionnelle, psychologique et morale des salariés du secteur contre diverses formes d’agression et de harcèlement dans l’exercice de leurs fonctions au niveau des établissements de santé et administratifs, et créer un environnement de travail sûr et stimulant.
Dans ce contexte, le ministre de la Santé a souligné la nécessité de poursuivre les efforts pour trouver des solutions appropriées, maintenir les canaux de dialogue ouverts et prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre aux employés du secteur de bénéficier d’augmentations de salaire.
« Toutes les propositions seront présentées aux autorités compétentes avant fin juin »
Cela dit, Abdelhak Saihi s’est engagé à ce que « toutes les nouvelles propositions seront présentées aux autorités compétentes pour avis et approbation de toute mesure initiale éventuelle avant la fin du mois de juin ». Le communiqué ajoute que « le projet final sera ensuite présenté aux organismes autorisés pour examen ».
Le ministre a, ainsi, souligné la nécessité de saisir cette opportunité pour établir une loi fondamentale qui reflète les énormes sacrifices consentis par les employés du secteur, rappelant son appréciation de leur engagement continu à servir et à protéger la santé des citoyens.
Il convient de rappeler que les statuts particuliers des corps médical et paramédical, ainsi que leurs régimes indemnitaires respectifs avaient été publiés, le 30 décembre 2024 au JO N° 87, après leur approbation en Conseil des ministres, actant, ainsi, leur entrée effective en vigueur.
Cela a permis la levée du voile sur les régimes indemnitaires de chaque corps qui était attendue de pied ferme par les syndicats de la santé publique.
Mais voilà, cela avait créé une certaine déception chez les syndicats. Ainsi, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique avait estimé que le contenu du régime indemnitaire était «loin des attentes» de son syndicat, précisant toutefois qu’une position officielle sera communiquée très prochainement à son sujet.
Même son de cloche chez le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique qui avait mis en avant le fait que la mouture finale dévoilée était «pire que celle que le syndicat avait reçue dans le cadre des consultations», estimant qu’il y avait « un décalage entre le discours très positif du président de la République sur la place des médecins et le contenu du régime indemnitaire dont les augmentations ne vont pas vraiment contribuer à empêcher la fuite des médecins vers l’étranger vu qu’elles sont très insuffisantes et ne manqueront pas d’être gagnées par l’inflation».
De son côté, le syndicat des paramédicaux avait affiché une réaction mitigée entre la satisfaction concernant le contenu des statuts et la déception due à celui du régime indemnitaire.