Système de distribution de l’aide humanitaire à Ghaza : Alger dénonce des «pièges mortels»

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Par Amar R.

 

L’Algérie a lancé un appel fort au monde pour garantir l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et la protection des civils dans la bande de Ghaza, dénonçant la fermeture des points de passage et l’utilisation des centres de distribution comme des  « pièges mortels » par l’entité sioniste, dans une stratégie de nettoyage ethnique visant à pousser les Palestiniens à quitter leurs terres.

Dans son intervention devant le Conseil de sécurité, le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, Amar Bendjama a mis en lumière les crimes commis par les forces d’occupation sionistes, soulignant que des centaines de Palestiniens ont été tués près des centres de distribution d’aide de la  « Fondation humanitaire de Ghaza », un organe affilié à la puissance occupante. Il a précisé qu’au 25 juin 2025, le bilan s’élevait à 549 morts et plus de 4066 blessés. À l’appui de vidéos documentées, il a affirmé que ces pertes n’étaient pas accidentelles, mais résultaient de politiques systématiques et d’actes délibérés.

Le diplomate algérien a également affirmé que la vérité commence à se faire jour, d’autant plus que certains médias sionistes ont déjà commencé à divulguer les instructions données aux soldats pour ouvrir le feu sur les civils en quête d’aide.

M. Bendjama a également dénoncé le prétexte de l’entité sioniste selon lequel des « enquêtes internes » allaient être menées, qualifiant cette approche d’inacceptable, et transmis le rejet des travailleurs humanitaires des tentatives visant à minimiser les pertes civiles.

A la fin de son intervention, l’ambassadeur a appelé le Conseil de sécurité à assumer sa responsabilité en garantissant le respect du droit international humanitaire, notamment l’acheminement sans entrave de l’aide et la protection des civils, une obligation fondamentale pour l’ONU.

 

Dénonciations internationales

Ce plaidoyer de l’Algérie a lieu dans le contexte d’une situation humanitaire chaotique dans la bande de Ghaza, marquée par la mort de 550 palestiniens et plus de 4000 autres blessés dans les files d’attente pour l’aide humanitaire.

Le système de distribution de l’aide humanitaire à Ghaza suscite de vives critiques internationales, notamment de la part du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Vendredi, il a dénoncé un dispositif « militarisé » qui « tue des gens ». « Des personnes perdent la vie simplement en cherchant à se nourrir et à nourrir leurs familles. La quête de nourriture ne devrait pas être une condamnation à mort », a-t-il déclaré avec force lors d’une conférence de presse à New York.

Guterres a qualifié l’opération humanitaire, soutenue par les États-Unis, d’« intrinsèquement dangereuse », soulignant les conditions de faim extrême auxquelles sont confrontés les travailleurs humanitaires. Il a exhorté à un cessez-le-feu et rappelé qu’Israël, en tant que puissance occupante, a l’obligation de garantir l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire.

L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a exigé le démantèlement de la GHF, accusée d’organiser un  « simulacre de distribution alimentaire » qui entraîne des « massacres à la chaîne ». Selon MSF, ce système semble « conçu pour humilier » la population.

Abordant ce sujet, le président des Etats-Unis Donald Trump a souligné que Washington a débloqué 30 millions de dollars jeudi pour financer la GHF

 

Trump annonce un cessez-le-feu d’ici une semaine

Le président Trump a déclaré aussi vendredi qu’un cessez-le-feu à Ghaza  pourrait être conclu d’ici une semaine. Selon lui, des discussions récentes avec des acteurs impliqués dans les négociations laissent présager un accord imminent. «Nous pensons qu’un cessez-le-feu pourrait être obtenu d’ici la semaine prochaine», a-t-il affirmé.

Cette annonce optimiste de Trump contraste, toutefois, avec l’absence de signes concrets indiquant une reprise des négociations ou un assouplissement des positions des belligérants.

Depuis l’offensive israélienne lancée le 7 octobre 2023, 56 331 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués, selon le ministère de la Santé du Hamas, des chiffres jugés fiables par l’ONU. Les opérations militaires se poursuivent, aggravant la crise humanitaire et les tensions dans la région.