Taux d’intérêt sur les crédits : Les nouveaux seuils que les banques ne doivent pas dépasser

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La Banque d'Algérie

Par R. Akli

Dans une nouvelle note officielle, destinée aux banques primaires et établissements financiers, la Banque d’Algérie (BA), autorité en charge de la régulation de la sphère bancaire nationale, vient de fixer de nouveaux seuils de taux d’intérêts excessifs, soit les niveaux plafonds de taux d’intérêts applicables à différentes catégories de crédits que les banques seront tenues de ne pas dépasser au cours du second semestre de l’année en cours. Évoluant dans une fourchette globalement stable par rapport à ceux fixés pour le semestre précédent, ces nouveaux plafonds de rémunération des crédits bancaires répondent, faut-il le préciser, aux exigences réglementaires de régulation de l’activité bancaire et visent à la fois à contrer d’éventuelles pratiques de concurrence déloyale sur les taux d’intérêt et à protéger les emprunteurs contre les risques d’application de taux d’usure sur les différents types d’emprunts pratiqués par les banques de la place. Ainsi, selon la nouvelle grille arrêtée par la BA pour le semestre en cours, les seuils de taux excessifs à ne pas dépasser par les banques durant les six prochains mois passent de 10,47 à 10,57% pour les crédits à la consommation, de 7,93% à 7,68% pour les crédits à court terme, de 7,13% à 6,99% pour ceux à moyen terme, de 6,74% à 6,32 % pour ceux à long terme et de 11,60% à 11,39 % pour le leasing ou le crédit-bail. Des plafonds qui font ressortir globalement un léger recul sur les taux applicables aux crédits destinés aux entreprises et à l’investissement (crédits à court, moyen et long termes), tandis que pour les financements destinés à l’habitat, le nouveau seuil de taux d’intérêt excessif arrêté pour le semestre en cours passe à 7,54%, contre 7,43% pour le semestre précédent. S’agissant des niveaux de taux d’intérêt moyens pratiqués effectivement par les banques et établissements financiers durant les six premiers mois de l’année en cours, la même note de la banque centrale indique qu’ils sont passés à 9,61% pour les crédits à la consommation contre 9,52% au dernier semestre de l’année écoulée et à 6,86% contre 6,75% pour les financements destinés à l’habitat. Pour les financements à l’investissement, les taux effectifs moyens déclarés par les banques sur les crédits à court, moyen et long terme, ainsi que pour le leasing ont été respectivement de 6,99%, 6,36%, 5,74% et 10,36% au cours du 1er semestre de l’année en cours, contre des niveaux respectifs de 7,21%, 6,48%, 6,13% et 10,55 % lors du 1er semestre de l’année dernière. A noter que tel que le prévoit la réglementation bancaire en vigueur, les taux d’intérêt créditeurs et débiteurs sont librement fixés par les banques et établissements financiers de la place, mais ne doivent, en aucun cas, dépasser les niveau de taux excessifs que la Banque d’Algérie fixe régulièrement à chaque début de semestre pour garantir une stabilité du loyer de l’argent, tout en protégeant les emprunteurs contre d’éventuels abus. Dans l’ensemble, faut-il observer, hormis quelques légères fluctuations observées d’un semestre à un autre, les coûts des crédits pratiqués par les banques locales restent globalement stables, le secteur bancaire national, largement dominé par les banques publiques qui assurent l’essentiel des crédits à l’économie, étant par ailleurs mobilisé, surtout, pour améliorer ses capacités à collecter l’épargne et à accroître son concours au financement de l’investissement, en veillant notamment à améliorer la qualité de ses prestations et à assouplir les procédures et délais de traitement des dossiers de crédits.