Par Abdellah B.
L’Afrique, ce terrain vaste, riche en ressources naturelles, est appelée à prendre son destin en main et faire profiter sa population de ses richesses en énergie. C’est le message envoyé hier par Toufik Hakkar, président-directeur général du géant pétrolier Sonatrach, à l’occasion de la réunion des pays membres de l’Organisation des producteurs de pétrole africains tenue à Alger.
A cette occasion, Toufik Hakkar a soulevé les plus importants défis pour l’Afrique, qui s’attelle à devenir l’un des plus importants acteurs du marché international des énergies durant cette période, où toutes les cartes sont chamboulées et la course de positionnement est lancée.
En effet, la consolidation de la position des pays africains sur le marché demeure tributaire de la coordination des efforts en matière d’échanges d’expériences et d’investissements interafricains, d’après M. Hakkar.
De ce fait, le PDG de Sonatrach pointe l’une des problématiques qui font que les populations africaines ne tirent pas profit de leurs richesses en matière d’énergie. Il évoque dans ce sens la domination des financements extracontinentaux du marché pétrolier et gazier africain.
À ce sujet, Hakkar suggère une coopération «solide» en matière d’échanges d’expériences et de financement des projets par les pays africains eux-mêmes, sans le recours à des financements extracontinentaux.
En effet, «si ces richesses sont un argument en faveur du développement du continent, elles ne profitent pas pleinement aux populations, et de nombreuses économies africaines peinent à convertir ces richesses en développement économique durable», explique-t-il.
Dans ce sens, Hakkar estime important de profiter de la richesse du continent pour améliorer les indicateurs économiques des pays producteurs de ces énergies, «en trouvant des solutions pour une croissance inclusive, répondant à la fois aux besoins de développement et à l’ambition certaine des pays africains en matière d’action climatique, tout en veillant à la diversification économique», a-t-il rappelé.
L’Afrique doit compter sur ses compétences
En termes de coopération et d’échanges d’expériences dans le domaine, le PDG de Sonatrach affirme que le groupe œuvre pour développer la collaboration avec les sociétés africaines des hydrocarbures.
«Il est temps pour nous de trouver au sein de notre Afrique l’expertise, la technologie, le financement et les marchés pour répondre à nos besoins qui restent encore fortement dépendants des acteurs extracontinentaux», plaide-t-il.
Pour cela, Toufik Hakkar estime que les pays africains doivent compter sur les compétences du continent et le développement de la chaîne de valeurs dans le domaine de l’énergie, comme le fait actuellement la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, qui est le plus important acteur africain de l’énergie.
Il est question, selon Hakkar, d’entretenir des relations «solides» fondées sur la complémentarité et l’intérêt commun avec plusieurs partenaires étrangers, Sonatrach bénéficie d’une expertise «de référence mondiale» prête à être partagée avec les sociétés d’hydrocarbures du continent, selon le PDG de Sonatrach, qui affirme que son groupe ne ménagera aucun effort pour «partager ses expériences en matière de technologie sur des thèmes importants et sur les processus de développement de la production pétrolière et gazière», a-t-il assuré.