Le président Abdelmadjid Tebboune a entamé hier une visite de travail et de fraternité de deux jours en Egypte -une première depuis deux décennies- où il a été accueilli à l’aéroport international du Caire par le président égyptien Abdelfattah Al-Sissi et de hauts responsables du pays.
Le président de la République était accompagné d’une délégation ministérielle composée du ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger Ramtane Lamamra, du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’économie de la connaissance et des startups, Yacine Mahdi El Oualid, et de la ministre de la Culture et des arts Wafa Chaâlal. La visite du président Tebboune en Egypte constitue une opportunité pour renforcer la coopération entre les deux pays dans différents secteurs, d’autant que leurs dirigeants veillent à hisser la coopération économique au niveau des relations historiques et politiques.
Les axes de la coopération commerciale et économique
Des observateurs égyptiens estiment que la visite du président Tebboune au Caire marque le début d’une nouvelle ère de relations fraternelles entre les deux pays frères, qui sera suivie d’une activité de visites mutuelles, de l’activation d’anciens accords et de la signature de nouveaux accords de coopération. Ils ont révélé à cet effet que des protocoles d’accord seront signés entre les deux pays portant sur des accords commerciaux et économiques, notamment dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures, des zones industrielles, de l’industrie militaire et de la nouvelle capitale administrative. A cette occasion, les medias de ce pays ont donné la parole à des analystes qui soulignent la force des relations profondes entre les deux peuples frères, en indiquant que cette visite vient élargir les domaines de la coopération et les hisser à un niveau qualitatif qui incarne la parfaite harmonie et la volonté commune des dirigeants des deux pays et leurs peuples, réalisant ainsi la coordination stratégique entre eux et renforçant la coopération économique et commerciale entre les deux pays. Le volume des échanges commerciaux entre l’Égypte et l’Algérie a augmenté en mars dernier de « +14% » pour atteindre 215 millions de dollars, par rapport au même mois de 2020, et qu’il est donc prévu qu’il y aura plus de transactions et de volume des échanges intra-régionaux entre les deux pays dans la période à venir dans tous les secteurs.
Un modèle de coopération arabe et africaine
Les relations entre les deux pays sont un modèle de coopération et de solidarité entre les pays arabes et africains, soutien-t-on aussi, en voulant pour preuve les contacts permanents entre les dirigeants des deux pays pour discuter des derniers développements de la situation aux niveaux arabe et régional, notamment en ce qui concerne la crise libyenne, la question palestinienne, la préparation du prochain Sommet arabe, prévu en Algérie, et la promotion de l’action arabe commune.
Dans ce même contexte, la visite sera une occasion idoine pour une discussion approfondie entre les deux présidents sur les questions arabes et régionales urgentes pour les deux parties, notamment la situation en Libye qui sera au premier plan des discussions, après la convergence récente sur l’évolution de la situation dans ce pays et la convergence des positions bilatérales sur la nécessité d’accélérer une solution à la crise libyenne, indiquent encore les observateurs de ce pays. Une solution qui ajoutent-ils, passe par un retour et un dialogue direct constructif entre les parties libyennes, tout en rejetant les ingérences régionales et étrangères et la nécessité d’accélérer le retrait des mercenaires, des milices et des forces étrangères du territoire libyen, et la mise en œuvre de la résolution 2570 du Conseil de sécurité, ainsi que la coopération des deux pays, l’Égypte et l’Algérie avec le gouvernement libyen, pour tenir élections présidentielles et parlementaires au plus tard en juin prochain. Cela outre les recherches approfondies sur la question du retour de la Syrie dans la Ligue arabe et la possibilité d’une contribution de l’Égypte avec l’Algérie pour persuader certains pays arabes de lever les obstacles à ce retour lors du prochain Sommet arabe.
Le prochain sommet de la ligue arabe qu’abritera Alger est l’un des dossiers phares qui seront au menu des discussions de haut niveau entre les deux chefs d’Etat, indiquent en outre les analystes égyptiens, qui estiment que «l’Algérie cherche le soutien du Caire pour le succès de ce sommet qui sera organisé en Algérie», en soulignant les défis qu’il s’agit de relever pour la réussite de ce sommet, notamment les tensions régionales, le retour de la Syrie dans la Ligue arabe, indiquant que la réussite de ce rendez-vous contribuera à renforcer la position de l’Algérie aux niveaux arabe et régional.
Pour rappel, cette visite intervient après celle effectuée environ il y a une semaine par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en qualité d’envoyé personnel du Président de la République. Auparavant, le Général de Corps d’Armée Saïd Chanegriha, Chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP), s’était également rendu au Caire, en qualité de représentant du président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, pour prendre part au 2e Salon de défense « EDEX-2021 ». La première visite du Président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi après son accession au pouvoir en juillet 2014, était en Algérie, un geste reflétant la profondeur des relations qui lient les deux pays.
A. R.