Par S. LESLOUS
Après un premier mandat consacré à sauver l’Algérie du naufrage auquel voulait la conduire la «îssaba» de l’ancien régime, et, au même temps, à poser de solides jalons économiques, institutionnels, politiques et éthiques pour l’édification d’une «Algérie nouvelle» en phase avec les aspirations du peuple, Tebboune compte, une fois élu pour un deuxième mandat, faire du parachèvement du développement économique et de la construction démocratique ses plus grandes priorités.
Ces deux priorités ont été réaffirmées, encore hier, par Tebboune qui s’exprimait devant la presse, à sa sortie du bureau de vote de l’école Ahmed-Aroua de Bouchaoui, à Alger, où il était venu accomplir son devoir électoral. «J’espère que le vainqueur de ce scrutin poursuivra le parcours décisif pour l’Etat algérien et pour le peuple algérien, afin d’atteindre le point de non-retour dans le développement économique et la construction d’une véritable démocratie, une démocratie des droits du citoyen et non une démocratie des slogans», a-t-il déclaré assurant que le monde constate déjà que «le citoyen algérien acquiert, de jour en jour, de nouveaux droits», et que des efforts continus sont déployés pour répondre à ses attentes et prendre en charge ses préoccupations.
Atteindre le point de non-retour
La recette nécessaire pour atteindre ce «point de non-retour» en matière de développement économique et de construction démocratique, Tebboune a déjà décliné un bon nombre de ses contours, sous forme d’engagements, tout au long de sa campagne électorale pour cette élection du 7 septembre. Dans le domaine économique, qui constitue, faut-il le rappeler, le nerf de guerre de l’avancement des nations, Tebboune a placé la barre haut tout en restant des plus réalistes et précis. Dans ce sens, il y a lieu de rappeler notamment son engagement à porter le nombre de projets d’investissement à 20.000 durant le prochain mandat et de créer 450.000 nouveaux postes d’emploi. Des chiffres qui ne peuvent relever d’une chimère lorsque, d’une part, l’on prend connaissance de tous les projets d’envergure lancés ou en cours de lancement avec des partenaires étrangers, et, d’une autre part, lorsque l’on sait que même avec la crise sanitaire qui a marqué les deux, voire les trois premières années de son premier mandat, Tebboune a réussi à créer 250.000 emplois et à atteindre pas moins de 9000 projets d’investissement enregistrés au niveau de l’Aapi pour une valeur globale de plus de 4027 milliards de dinars.
«Une démocratie des droits du citoyen et non pas celle des slogans»
Ces chiffres qui ne sont pas des moindres pour une Algérie qui revient de loin n’ont été rendus possibles que par les grandes réformes mises en œuvre, notamment en matière d’investissement, et les colossaux efforts déployés pour assainir le climat des affaires.
Il est également important de noter que cette ambition en matière d’investissement est de nature à rendre crédible encore davantage ses autres engagements dont celui de porter le PIB à 400 milliards de dollars, celui de renforcer le dinar algérien et de maîtriser les prix… et aussi celui de «rattraper le cortège des pays du sud de l’Europe», en termes de développement économique, comme il le déclarait récemment dans l’un de ses meetings électoraux.
En matière de construction démocratique de l’Etat, qui constitue sa deuxième priorité pour le mandat prochain, Tebboune dit aspirer à une «véritable démocratie» mais pas n’importe quelle démocratie. «Une démocratie des droits du citoyen et non pas celle des slogans», a-t-il affirmé.
A travers cette déclaration, il y a de comprendre qu’il n’y pas point de retour possible à la démocratie de l’insulte et de l’anarchie, de l’expression de la haine et de l’atteinte à la vie privée des personnes à tout-va qui constituait le sport favori d’une partie des Algériens sous l’ancien régime, mais d’aller plutôt de l’avant dans la protection des droits sociaux, politiques, culturels et économiques des citoyens. C’est dans ce sens que s’inscrivent, sans doute, la révision, déjà concrétisée, de nombreuses lois dont celles qui pénalisent les atteintes aux personnes, et aussi les initiatives prises ou envisagées par Tebboune, telle la protection des catégories vulnérables, la révision du code communal et de wilaya pour permettre une meilleure participation à la vie publique, ou encore celles de nature à permettre une plus grande implication des jeunes dans la vie politique de manière éthique et constructive.
En somme, pour ce deuxième mandat post-îssaba, c’est le chantier de l’Algérie moderne qui s’apprête à se mettre sur les rails.