Par Brahim Aziez
Lors d’une rencontre tenue avec les représentants de la société civile en marge de sa visite, jeudi, dans la wilaya de Béchar, le président de la République est revenu sur la situation hydrique du pays, en général, et de la région, en particulier. L’occasion d’insister sur l’utilisation des eaux traitées dans l’agriculture, un secteur stratégique qui demande beaucoup d’eau, tout en préservant les nappes phréatiques qui sont trop sollicitées.
Et à ce propos, le président de la République rappellera que la politique du pays s’oriente vers la récupération de la plus grande quantité possible d’eaux traitées pour leur réutilisation dans l’agriculture, et même l’industrie. Il donnera l’exemple de «l’Europe qui, malgré ses moindres soucis en eau par rapport à nous, surtout qu’elle dispose d’une bonne pluviométrie, de neige et de rivières, mais qui ne gaspille aucune goutte d’eau utilisée». Il ajoutera que «certains pays d’Europe du Nord utilisent ces eaux traitées même pour des usages sanitaires». Il ne manquera pas de conclure son intervention en disant que «d’ici 10 ans, nous exploiterons plus des 2/3 des eaux traitées».
Abdelmadjid Teboune avait, au préalable, procédé à la mise en service de la station de pompage Guetrani 2, l’un des plus grands projets inscrits dans le programme du président de la République pour le renforcement de la sécurité hydrique dans la wilaya, ainsi que la station d’épuration des eaux usées de Béchar, deux projets réalisés par des compétences algériennes.
Cette dernière, qui ‘étend sur une superficie de 14 hectares, passe pour l’une des plus grandes de la région. Dotée d’un système de traitement tertiaire utilisant une technologie de pointe répondant aux normes internationales, la station traite 55 000 m3 d’eaux usées par jour. Les eaux traitées de cette station qui est équipée d’un laboratoire d’analyses physiques sont acheminées vers la zone industrielle de Toumiat à 30 km. Le chef de l’Etat précisera que cette station, dont les eaux traitées sont destinés à l’agriculture, constitue «une réalisation majeure», insistant sur la nécessité de «lutter contre le gaspillage de l’eau, car l’avenir comporte de grands défis auxquels il convient de s’adapter».
«Pourquoi nous avons opté pour la solution des transferts des eaux»
Quant à la station de pompage Guetrani 2, elle est l’un des plus grands projets inscrits dans le programme du président de la République pour le renforcement de la sécurité hydrique dans la wilaya.
Le mégaprojet de transfert des eaux albiennes du champ de captage de Guetrani alimente en eau potable les villes de Béchar, Abadla et Kenadsa.
Ce projet compte 26 puits de 550 mètres de profondeur chacun, 3 grandes stations de pompage d’une capacité de 926 litres/seconde, et un réservoir d’eau d’une capacité de
20 000 m3. Ce dernier fonctionne à l’aide d’un système d’exploitation automatisé sophistiqué, basé sur la technologie de la fibre optique, garantissant une grande précision dans la distribution de l’eau.
Sur ce projet, le président Tebboune dira : «Nous avons opté pour la solution des transferts des eaux, compte tenu des défis posés par l’assèchement des barrages, des défis qui se sont intensifiés et qui sont confirmés par les études internationales. Nous avons opté pour des solutions comme l’interconnexion des barrages afin de surmonter le problème du manque d’eau, notamment les barrages des régions Est et Centre, en sus de la solution du dessalement de l’eau de mer».
Il convient de rappeler que ces deux projets ont été réalisés par des compétences nationales.